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COVID-19

Magasiner vêtements, voitures et jouets en période de pandémie

le lundi 25 mai 2020
Modifié à 9 h 13 min le 24 mai 2020
Par Audrey Leduc-Brodeur

aleduc-brodeur@gravitemedia.com

Plexiglas devant les caisses, distributeurs de savon à mains et collants au sol pour marquer la distanciation de 2 m; ces mesures devenues la norme dans les magasins essentiels le sont désormais dans les autres commerces du Grand Montréal qui ont rouvert leurs portes le 25 mai, après deux mois de fermeture forcée. Le Courrier du Sud s’est entretenu avec trois d’entre eux. Comment se procurer des vêtements et des chaussures dans un contexte de pandémie? Gilles Labre, président-fondateur des boutiques de sport Courir, dont l’une des succursales opère à Longueuil, se posait toujours la question lorsque le Journal l’a interrogé cinq jours avant la réouverture. «Toutes les mesures de base que nous voyons ailleurs seront en place et tous nos employés porteront un masque. Pour les chaussures, on va probablement les sortir de la boîte, puis les tendre par terre vers le client, explique-t-il. Aussi, il leur sera impossible de manipuler les vêtements.»
«Je pense qu’une bonne partie des mesures sécurisera les clients. Par contre, le niveau de confort va varier d’une personne à l’autre.» - Gilles Labre
Les visiteurs ne pourront en essayer que trois à la fois, alors qu’ils en choisissent de 10 à 12 d’ordinaire, précise M. Labre. Si les morceaux ne sont pas retenus, ils seront mis de côté pendant les 24 heures suivant l’essayage. «Nous devrons nous ajuster parce que ni les employés ni les clients n’ont déjà vécu une situation pareille», fait-il remarquer. En temps de confinement, la course à pied a fait de nouveaux adeptes qui cherchaient tout de même à s’équiper adéquatement, et ce, malgré la fermeture des boutiques spécialisées comme Courir, rapporte M. Labre. «Certains coureurs nous envoyaient des vidéos de leur course pour que nous puissions les conseiller à distance», explique celui qui a vendu 20% de son volume de chaussures grâce aux commandes en ligne. Magasiner sa voiture à 2 m de distance De leur côté, les clients qui désirent se procurer un véhicule dans l’un des concessionnaires du Groupe Auto Longueuil devront prendre rendez-vous avant de s’y présenter, précise au bout du fil Serge Minguy, président fondateur. «Nous ne voulons pas que notre salle d’exposition soit remplie», explique-t-il pour justifier cette mesure. Les espaces où s’assoiront les clients seront numérotés et ceux-ci ne pourront pas se lever pour flâner, par exemple. S’ils souhaitent faire un tour avec un véhicule, ils devront l’avoir ciblé et être près de conclure la transaction. «On ne pige pas dans un plat de bonbons, prévient M. Minguy. Le véhicule sera nettoyé avant et après l’essai. Puis, l’employé, qui portera de l’équipement de protection, sera assis à l’arrière pour respecter une certaine distance.» Toutes ces mesures visent à ne recenser aucun cas parmi les employés de ses trois concessionnaires, souligne l’employeur. Simulations dans une boutique de jouets Affairée à fignoler les derniers détails dans son commerce de jouets La Ronde enchantée à La Prairie, Isabelle Mathieu a pris quelques minutes pour les partager au Journal. L’entrepreneure qui exploite aussi la boutique Le Tambourin à Brossard s’est équipée en gel nettoyant, masques et plexiglas. Au moment de lui parler jeudi dernier, elle faisait des simulations avec son personnel, afin de s’assurer que toutes les mesures pouvaient être facilement respectées. «Nous réorganisons les présentoirs pour permettre aux clients de circuler plus librement en tenant compte de la distance de 2 m, explique-t-elle. Aussi, nous testons les différentes façons de payer à travers le plexiglas.» Mme Mathieu dit avoir dû prendre une mesure qu’elle reconnaît «aberrante, mais nécessaire», soit celle de n’autoriser qu’une seule personne d’une même famille à la fois dans ses boutiques. «Ça me fait beaucoup de peine d’imaginer que les enfants ne puissent pas venir et ça me perturbe, admet-elle. Mais ce sera ainsi, pour commencer.» Au début, les retours ne seront pas acceptés non plus. Par ailleurs, ils n’étaient déjà pas acceptés pour les peluches et cette règle demeurera, précise l’entrepreneure. Cette dernière a vécu l’effervescence entourant la vente de casse-têtes, mais celle-ci s’est estompée après Pâques, dit-elle. «Nos ventes en ligne ont été 60 fois plus importantes que d’habitude, expose Mme Mathieu. Mais il faut beau maintenant, alors les gens se sont trouvés d’autres activités.» Elle espère que le mouvement d’achat local qui s’est créé au fil de la pandémie perdure et que «les clients pensent aux boutiques indépendantes plutôt qu’aux grandes chaînes».