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Une robe de maternité pour et par les femmes

le mercredi 02 août 2017
Modifié à 0 h 00 min le 02 août 2017

Benoit Pichette a vécu quatre accouchements avec sa femme. Et un jour, l’idée de créer une robe de maternité beaucoup plus confortable et pratique que la traditionnelle jaquette d’hôpital a germé dans son esprit. Il a rencontré la couturière Eugénie Dumoulin et ensemble, ils ont créé la robe de maternité Conception Plus 1.

Le duo de concepteurs voulait d’abord une robe dans un tissu de qualité, qui couvre le bas du dos, ouverte devant pour faciliter l’allaitement et avec une taille ajustée à la bedaine de la future maman.

«Nous souhaitions que les femmes soient confortables et se sentent bien, explique Eugénie Dumoulin. Les jaquettes d’hôpital sont extrêmement inconfortables et nous voulions offrir une option supplémentaire aux femmes. La robe peut être portée pendant l’accouchement ou les rendez-vous de routine, puisqu’il y a une ouverte devant et derrière. L’ouverture devant permet aussi de faire du peau à peau avec le nouveau-né.»

La couturière a d’abord choisi le tissu – un jersey lycra – et réalisé de nombreux croquis pour arriver au produit final. Un modèle a aussi été présenté à la Dre Yolande Leduc, qui a pratiqué plusieurs milliers d’accouchements à l’Hôpital Pierre-Boucher.

Après quelques recommandations, Eugénie et Benoit sont finalement arrivés à un produit égal à ce qu’ils avaient imaginé.

«Ç’a prit plusieurs fois avant d’en venir à un modèle qui était à l’image de ce que nous voulions créer, relève la couturière. La découpe sur le plan du dos a été retravaillée pour s’assurer qu’elle ferme bien, tout en permettant à la femme de recevoir l’épidurale. Notre objectif premier était d’éliminer tous les cordons que nous retrouvons sur une jaquette d’hôpital, pour augmenter le confort.»

Déjà, près de 300 robes ont été cousues dans quatre couleurs différentes et cinq grandeurs. Même si le site web est en ligne depuis quelques semaines seulement, les concepteurs ont réussi à intéresser à leur produit des personnes d’un peu partout dans le monde.

Les deux concepteurs entendent déjà participer à des salons de maternité et accentuer leur présence sur les réseaux sociaux pour faire connaître la robe de maternité qu’ils ont créée.

Aider les femmes de plus d’une façon

La robe a été conçue dans l’atelier d’Eugénie, qui a pignon sur rue dans l’arr. du Vieux-Longueuil. Les robes sont toutes cousues par des femmes de l’Atelier Batifoleries,  qui vise prioritairement l’insertion ou la réinsertion au marché du travail. Même les tissus sont fabriqués sur la Rive-Sud, pour s’assurer que le produit soit 100% local.

«Nous souhaitions en faire un projet d’économie sociale faite par des femmes d’ici pour d’autres femmes, explique Benoit Pichette. C’est pour cette raison que nous avons fait appel à l’Atelier Batifoleries.»

«C’est un projet qui fait une boucle. Et c’est important de dire que lorsque vous achetez ce produit-là, il y a une autre femme qui en bénéficie et c’est peut-être comme vous une mère de famille, relate Benoit Pichette. Nous souhaitions que ça demeure un produit accessible et abordable pour tous.»

Aucun produit similaire n’a encore été mis en marché. Benoit Pichette a trouvé quelques produits ayant la même vocation, mais encore loin de la robe qu’ils ont créée.

«Il existe des produits semblables aux États-Unis, mais lorsqu’on étudie le vêtement offert, c’est certain que nous nous démarquons. Par exemple, il y a des robes de soirée pour accoucher ou des robes de maternité, mais sans ouverture à l’arrière. Encore là, il y a beaucoup de cordons, ce que nous souhaitions éliminer.»

Ce produit 100% local pourrait se retrouver dans de nombreux foyers au cours des prochaines années puisque près de 7000 femmes accouchent chaque mois au Québec. Une tendance qui se maintient depuis les dix dernières années.