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Une vie bien remplie, partagée entre l’école, le travail et le football

le vendredi 24 avril 2015
Modifié à 0 h 00 min le 24 avril 2015
Texte du Brossard Éclair

Footballeur, guitariste et très bon à l’école; Simon Dionne ne correspond pas tout à fait au portrait brossé par les statistiques. S’il n’aura 16 ans que dans quelques semaines, le quart-arrière des Sphinx de l’école secondaire Jacques-Rousseau connaît toutefois très bien les garçons de 16 ans, qu’il côtoie à l’école, sur le terrain et dans les partys. Et selon lui, les statistiques rassemblées par TC Media sont «raisonnables»

Oui, les jeunes mangent très souvent dans des fast food près de l’école, pour suivre leurs amis. Au moins une fois par semaine au Subway et au McDo, selon Simon, qui admet manger beaucoup mieux lorsque les vacances le tiennent éloigné de l’école.

Pas surprenant, donc, que le cinquième des jeunes garçons ait un surplus de poids. «Mais moi, j’aime les surplus de poids dans mon équipe; ils me protègent, ajoute Simon en riant, en faisant référence à la ligne offensive. C’est sûr que certains jouent un peu trop à des jeux vidéo. Moi aussi, ça fait partie de mes passe-temps.»

Plus difficile toutefois de dire si la moitié des ados de 16 ans sont satisfaits de leur image corporelle. «Ce n’est pas comme les filles qui ont toujours quelque chose de négatif à dire sur elles-mêmes.»

Parlant de filles, les coachs de football n’aiment pas trop que leurs joueurs aient une blonde qui les détourne du sport. Mais Simon, en couple depuis 6 mois, ne craint pas d’être déconcentré. Et souligne du même coup que l’école offre suffisamment de ressources pour les garçons qui se posent des questions sur la sexualité.

Le sport pour garder les garçons à l’école

Cette année, en plus de ses nombreux cours d’éducation physique dans le programme multisports, Simon suivra tous ses cours en enrichi. Pour celui qui maintient une très bonne moyenne générale, pas question de se fermer des portes; il fera tous les cours de sciences.

«Pour l’instant, je pense au génie électrique ou au génie civil. Pas question d’être médecin, par contre. Je déteste les hôpitaux!»

Il admet toutefois que choisir un programme au cégep est très difficile pour la plupart de ses amis. Et que des décrocheurs, il y en a. «Les programmes comme celui du multisports fonctionnent bien parce qu’ils gardent les gars plus longtemps à l’école. Mais certains ne reviennent pas.»

Si lui-même ne l’a pas vécu de près, Simon admet aussi que l’école, et l’équipe de football, ont un côté rough. «Beaucoup de gars dans l’équipe se tiennent dans la rue et le football est une façon de s’en sortir. Des bums, il y en a. À l’école, il y a environ une grosse bagarre par année.»

Pourtant, les jeunes sont sensibilisés aux risques de l’intimidation. «En 1re, 2e et 3e secondaire, on en entend beaucoup parler. Mais je crois que les statistiques sur la cyberintimidation sous-estiment le problème. C’est beaucoup plus que 2%, selon moi», affirme celui qui a plus de 400 amis Facebook, dont ses parents, et qui utilise aussi Twitter etInstagram.

Cher, le permis de conduire

Simon a bien hâte au mois de janvier, pour pouvoir commencer ses cours de conduite, mais il a peu d’amis qui se déplacent en voiture. «Avoir son permis, c’est déjà cher alors, avoir une voiture…»

Pour payer ses cours de conduite et bien d’autres choses, Simon travaille depuis 6 mois comme plongeur au Pacini, un des rares emplois pour les jeunes de 15 ans. «Avec le football qui recommence et l’école, je n’aurai pas beaucoup de disponibilités. Et cet été, j’ai travaillé environ 15 heures par semaine, pas plus. Juste assez pour avoir mon argent de poche.»

En plus du foot, de l’école et du resto, Simon fait aussi le party. Et les statistiques qu’on lui a présentées ne le surprennent guère. «La drogue et l’alcool, ça commence jeune. Disons que ce n’est pas difficile d’avoir de la bière et du pot. Ceux qui prennent autre chose se font souvent avoir, comme par du Ritalin au lieu de l’ecstasy», raconte-t-il.