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«Urgence d'agir» pour le français : la mairesse de Longueuil s'inquiète de la position de certains élus

le mercredi 21 avril 2021
Modifié à 19 h 56 min le 20 avril 2021
Par Ali Dostie

adostie@gravitemedia.com

Dans une lettre ouverte publiée ce mercredi matin, la mairesse Sylvie Parent lance un plaidoyer pour l’«exemplarité de l’État» dans l’usage du français. Se disant inquiète de la position de certains conseillers indépendants et de l’opposition officielle, elle a déposé, à la séance du conseil municipal du 20 avril, une résolution appelant les élus à se prononcer sur l’«urgence d’agir» en matière linguistique. «Je souhaite ardemment que cette résolution soit adoptée à l’unanimité et que toute action qui va à l’encontre de l’exemplarité de l’État dans l’usage du français soit rectifiée. Longueuil, cinquième plus grande ville du Québec, doit se positionner fièrement et de manière intransigeante en faveur de la protection de la langue française», soutient-elle dans sa lettre. «Notre ville doit désormais être exemplaire en matière de langue si l’on veut contribuer à l’effort collectif et faire du français la seule véritable langue commune de l’espace public et endiguer l’anglicisation en cours», écrit-elle aussi. Rappelant la volonté du ministre Simon Jolin-Barrette de renforcer la Charte de la langue française, Mme Parent se prononce en faveur de l’«exemplarité linguistique» qui, pour un gouvernement et ses employés, signifie l’usage du français dans ses interactions orales et écrites avec les citoyens, ainsi que dans ses communications numériques. Cette résolution survient en réaction aux «assouplissements linguistiques» que réclament des élus de l’opposition officielle, soutient Mme Parent. Ceux-ci demandent que le site Web de la Ville de Longueuil soit accessible aux anglophones et qu’il puisse être traduit, du moins en partie, en plusieurs langues. «La Ville de Longueuil, municipalité de langue française dont le nombre de nouveaux arrivants croît année après année sur son territoire, se verrait encore contrainte de ne pas imposer le français comme langue commune», craint Mme Parent. Elle cible aussi à cet effet les communiqués du parti Longueuil Citoyen, qui sont publiés en français et en anglais. Vifs débats À la séance du conseil municipal du 23 mars, trois citoyens ont questionné les élus de l’opposition sur la publication bilingue de leurs communiqués et sur cette «version bilingue» du site Web de la Ville. M. Léger a d’entrée de jeu rappelé le statut bilingue de l’arr. de Greenfield Park, inscrit depuis plusieurs années dans la charte de la Ville de Longueuil. Se défendant de vouloir imposer un «bilinguisme mur à mur» sur le site Web de la Ville, il a exposé que sa position et celle de ses collègues est en faveur d’une meilleure accessibilité. «Je n’ai aucun problème à ce que le site soit accessible en anglais», a-t-il affirmé. Il suggérait aussi que des informations du site puissent être traduites en plus d’une langue, grâce à un outil de Google. «Tout ce qu’on veut, c’est rendre accessible les services à une plus grande diversité, a-t-il insisté. Si des collègues veulent entrer dans les histoires d’identité, de charte... ce n’est pas mon désir de réveiller un dragon qui dort.» Le directeur général Patrick Savard a rappelé que l’Office de la langue français stipule que c’est un droit, et non une obligation, pour une Ville ou un Arrondissement, d’offrir des communications en anglais. «La Ville n’a pas l’obligation, mais elle peut le faire. Il faut donner les informations nécessaires pour vivre dans la ville de Longueuil, a ajouté Robert Myles, pour qui certaines données du site devraient être offertes en anglais et d’autres langues. Talonné par deux autres élus, M. Léger a spécifié qu’il est important de prioriser le français. «Je suis un Québécois francophone canadien, comme dirait un autre. Je parle français, parfois anglais par affaire et par plaisir. Je me plais à parler espagnol, et je comprends un peu l’italien et le portugais. C’est en étant cosmopolite qu’on peut s’enrichir le plus, mais en respectant la volonté du Québec de parler en français.» Quant à la publication bilingue des communiqués de son parti, il a indiqué que depuis la fusion de Longueuil Citoyen et Option Longueuil, la formation politique a apporté des ajustements, en vue d’être plus accessible.