Santé
Art de vivre

Vaincre la maladie

le mardi 27 novembre 2018
Modifié à 0 h 00 min le 27 novembre 2018
Par Maryanne Dupuis

mdupuis@gravitemedia.com

Texte du Brossard Éclair

ESPOIR. Le 1er juillet 2017, Hamza Messaoudi a appris qu’il était atteint du cancer. Un an et demi plus tard, il est en rémission, entre autres grâce aux dons amassés à l’occasion du 24H Tremblant, qui ont permis au centre de cancérologie Charles-Bruneau de lui offrir des installations à la fine pointe de la technologie. L’été 2017 restera à jamais gravé dans la mémoire d’Hamza. «Je ne jouais plus comme avant, se rappelle le jeune garçon. Je me fatiguais plus rapidement, j’avais des douleurs au ventre et il commençait aussi à grossir.» Ses parents l’ont donc emmené dans une clinique sans rendez-vous. «Lorsque le médecin a touché son ventre, il a dit directement: allez à Sainte-Justine, explique sa mère Fatiha Bellai. Mais on ne savait pas encore ce qu’il avait. On y est allé le soir même et ils l’ont tout de suite pris en charge. Il était minuit le soir; les médecins lui ont fait une radiographie et ont trouvé une masse cancéreuse dans son ventre. Grosse comme une brique: 16 x 12 x 10 cm.» «C’était le cauchemar pour moi, poursuit sa mère. Nous étions déjà allés à Sainte-Justine avec notre fille, qui est décédée du cancer. Il y a 10 ans, je suis sortie de Sainte-Justine avec ma fille morte, et je n’y étais jamais retourné. Quand j’ai entendu qu’on y allait, je tremblais.» «J’ai eu peur tout à coup, affirme quant à lui Hamza. Les médecins m’ont dit que ça se guérissait mais dans ma tête, je me disais que quelque chose de dur m’attendait.» Atteint du lymphome de Burkitt, Hamza a passé plusieurs semaines à l’hôpital pour des traitements de chimiothérapie qui ont attaqué la tumeur. C’était le début d’un long processus. Une tumeur tenace Malgré les nombreux traitements de chimiothérapie; la masse s’est accrochée. «Ils lui ont fait des traitements pendant deux mois, se rappelle la maman d’Hamza. La tumeur est restée collée dans l’intestin, alors les médecins m’ont dit: il faut aller couper pour l’enlever, parce qu’elle est vraiment résistante.» Le 19 septembre, trois jours seulement après son 10e anniversaire, Hamza est ainsi passé sur la table d’opération. Mais même si la chirurgie a été réussie, les traitements n’étaient pas encore terminés. «Les médecins nous ont dit que je devais revenir pour faire de la chimiothérapie et pour une greffe», se souvient le jeune garçon. «Même s’ils avaient réussi à enlever la tumeur à 100%, elle avait laissé des traces derrière elle, renchérit sa maman. La seule façon de la faire disparaître, c’était d’aller détruire le système immunitaire d’Hamza avec une chimiothérapie très agressive et de procéder à une greffe de moelle.» Complices jusque dans la moelle Il peut être difficile de trouver un donneur pour de la moelle osseuse, mais pour Hamza, le processus a été rapide: son petit frère Baraa, alors âgé de 8 ans, était parfaitement compatible. «C’était le plus beau cadeau», évoque Mme Bellai. Le 20 décembre 2017, les deux jeunes garçons étaient ainsi réunis à l’hôpital, sans toutefois pouvoir partager la même chambre, Hamza devant être isolé pour empêcher toute propagation de bactéries. En lui faisant un don de moelle, Baraa a permis à son frère de repartir à neuf. Après une hospitalisation de deux semaines, Hamza a pu rentrer chez lui. L’année dernière, la famille a donc fêté Noël dans les couloirs du centre de cancérologie Charles-Bruneau. «On y a fêté l’Halloween aussi, signale Baraa, le sourire dans la voix. Hamza avait ramassé un gros sac de bonbons en allant à chaque porte. J’ai presque tout pris!» [caption id="attachment_60267" align="aligncenter" width="521"] Hamza et son petit frère[/caption] Sur le chemin de la guérison Aujourd’hui, Hamza est en rémission. Grâce aux cours à domicile qu’il a reçus d’une enseignante de la Commission scolaire Marie-Victorin et à ceux offerts par une autre enseignante à Sainte-Justine, il a été en mesure de faire sa cinquième année à distance. Il est retourné à l’école en septembre dernier. Il a intégré l’équipe de basketball de l’école, peut maintenant manger ce qu’il veut, voit ses amis et surtout, il a terminé ses traitements de chimiothérapie. Cette année, Hamza et sa famille fêteront aussi Noël dans le confort de leur foyer. L’importance de donner Fatiha Bellai tient à souligner l’importance que la recherche a eu dans le traitement médical de son fils. «Si ce n’était pas de la recherche, Hamza ne serait plus avec nous aujourd’hui… Les médecins trouvaient toujours de nouveaux protocoles. Quand un ne fonctionnait pas, ils le changeaient, ils allaient plus loin.» C’est au centre de cancérologie Charles-Bruneau qu’ont lieu l’ensemble des greffes de moelle osseuse pédiatriques au Québec. La fondation Charles-Bruneau est l’une des trois fondations qui bénéficient des dons amassés lors du 24H Tremblant, dont Hamza est l’un des représentants. Sa famille et lui participeront à l’événement qui aura lieu les 7, 8 et 9 décembre. Cette année, l’objectif est d’amasser plus de 4M$. Ces dons font une différence; Hamza en est la preuve.