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VIDÉO - Une nouvelle coalition demande un moratoire sur le développement de l’Aéroport

le mercredi 11 mai 2022
Modifié à 16 h 19 min le 11 mai 2022
Par Ali Dostie

adostie@gravitemedia.com

Sylvie Cantin, membre de Mères au front Rive-Sud (Photos: Le Courrier du Sud - Ali Dostie)

Formée entre autres du CAPA-L et de groupes militant pour la protection de l’environnement, la nouvelle Coalition Halte-Air Saint-Hubert exige un moratoire sur tout développement de l’Aéroport de Saint-Hubert, et ce, «tant et aussi longtemps que toutes les retombées, non seulement économiques, mais aussi sanitaires et climatiques, n’auront pas été analysées et discutées sérieusement».

C’est en ces mots que Carole Mainville, de La Planète s’invite au Parlement – Longueuil, a exprimé la principale doléance de la Coalition, en conférence de presse devant l’aéroport, mercredi.

La Coalition déplore que seules «les grandes lignes» du plan de développement de l’aéroport, présenté il y a plus d’un an, ne soient connues.

«C’est compliqué de savoir exactement ce qu’est le projet. On souhaite qu’il soit mis entièrement sur la table, pas juste de petites bribes ici et là, selon le bon vouloir du pdg [de DASH-L, gestionnaire de l’aéroport]», a soutenu Jacques Benoît, d’Urgence climatique Montérégie.

Aux yeux de Mathieu Péladeau, président du Comité antipollution des avions – Longueuil (CAPA-L), l’annonce du plan de développement a eu «l’effet d’une bombe», devenant d’ailleurs un enjeu électoral important en 2021, tant lors du scrutin fédéral que municipal.

«Tout projet de développement doit être soumis au comité consultatif sur le climat sonore et des études d’impacts sur les risques à la santé et à l’environnement sont nécessaires avant sa réalisation.»
-Mathieu Péladeau, président du CAPA-L

«Malgré les affirmations de DASH-L que la paix sociale est revenue, le comité et les élus remarquent que les plaintes augmentent, les citoyens se mobilisent et s’informent, a-t-il aussi soulevé. Ils sont outrés de cette nouvelle offensive de DASH-L et s’inquiètent plus que jamais» de ce projet.

Selon M. Péladeau, «la confiance est à bâtir» entre les citoyens et DASH-L, «avant même d’arriver à une réelle acceptabilité sociale».

Mathieu Péladeau, président du CAPA-L

Un constat qui s’appuie aussi sur les irritants qu’ont été au cours des dernières années l’arrivée des Boeing, la hausse des vols de nuit, en plus des nombreux posés-décollés des petits appareils des écoles de pilotage.

«Malgré toutes les démarches [des citoyens], il n’y a pas eu d’actions concrètes», dénonce M. Péladeau.

Plus de consultations

 

 

La Coalition Halte-Air Saint-Hubert invite un maximum de citoyens à prendre part à la consultation publique «De la gestion du bruit au développement», organisée par le député Denis Trudel et la mairesse Catherine Fournier, du 25 au 28 mai.

Le regroupement, qui y présentera des mémoires, a d’ailleurs été formée en vue de cet exercice démocratique.

Questionnée sur les attentes de la Coalition quant à cette consultation, Sylvie Cantin, membre de Mères au front Rive-Sud, a répondu qu’«on s’attend à ce qu’ils puissent écouter toutes les perspectives».

La Coalition déplore par ailleurs que les citoyens n’aient jamais été «consultés sérieusement» sur le plan de développement.

Selon Mme Cantin, la consultation que DASH-L a récemment mené en ligne  était «insuffisante».

«Nulle part il était question des impacts environnementaux», a-t-elle donné en exemple, ajoutant que «peu de gens étaient au courant» de cette démarche.

Elle met aussi en doute les affirmations de DASH-L qui, s’appuyant sur le rapport produit à l’issue de la consultation, se réjouissait d’un «appui massif» au plan de développement. 

«Ils en tirent des conclusions qui ne sont pas adaptées à ce qu’ils ont entendus», a-t-elle signifié, mettant en lumière que 35% des répondants ne voulaient pas de développement supplémentaire de l’aéroport.

«Mesures drastiques» pour l’environnement

La membre de Mères au front Rive-Sud s’inquiète aussi de la production de GES et de particules fines qu’entraine le passage d’avions et qu’une hausse du trafic aérien ne ferait qu’aggraver.

Il importe d’imposer des «mesures drastiques» pour lutter contre le réchauffement climatique, a avancé Sylvie Cantin.

 

La Coalition

La Coalition Halte-Air Saint-Hubert est formée de La Planète s’invite au Parlement Longueuil, du CAPA-L, d’Urgence climatique Montérégie, Mères au front – Rive-Sud, Saint-Bruno en transition, Rive-Sud en transition, Ciel et Terre et le Réseau écocitoyen de Saint-Lambert.

Carole Mainville, de La Planète s'invite au Parlement - Longueuil