Actualités
Société

Violence conjugale: le SPAL met en place un système de «bouton panique»

le lundi 26 mars 2018
Modifié à 20 h 26 min le 26 mars 2018
Par Jonathan Tremblay

jtremblay@gravitemedia.com

Lundi, le Service de police de l’agglomération de Longueuil (SPAL) a signé un protocole visant à assurer la sécurité des femmes victimes de violence conjugale qui habitent son territoire à l’aide d’une alarme. L’arrivée d’un «bouton panique» installé dans le cou de femmes victimes de violence conjugale à l’aide d’une lanière servira à faciliter la transmission d’informations aux agents lorsqu’ils auront à intervenir chez elles. Nom de l’agresseur, numéro d’immatriculation de son véhicule et adresse seront immédiatement accessibles aux agents en fonction. L’alarme ne fonctionnera toutefois qu’à la résidence des femmes, a confirmé le SPAL. Les policiers se rendront sur les lieux du déclenchement de l’alarme en sachant qu’il s’agit d’un endroit à risque et effectueront les interventions reliées à leurs fonctions selon la méthode la plus appropriée afin de sécuriser les lieux et ses occupants. «Le Protocole ISA (installation de système d’alarme) nous permettra d’intervenir de façon plus efficace auprès des femmes qui auront été préalablement identifiées comme «très à risque» par l’un des signataires du protocole, a mentionné le directeur du SPAL Fady Dagher. C’est le genre de projet qu’on met en place pour être proactif au lieu d’être réactif aux situations. On veut que la personne se sente en sécurité.» C’est en compagnie de la direction de l’IVAC, des maisons d’hébergement Carrefour pour Elle et Pavillon Marguerite de Champlain et du CAVAC que la direction du SPAL a annoncé l’implantation du bouton panique. Pour obtenir le service, la victime de violence conjugale devra répondre à des critères établis par Carrefour pour Elle et le Pavillon Marguerite de Champlain. Certains critères sont d’avoir porté plainte à la police, d’avoir poursuivi son agresseur en justice et que ce dernier ait brisé ses conditions de libération. Cependant, la crainte de la plaignante par rapport à sa sécurité prédomine les critères à remplir, selon ce qu'a expliqué au Courrier du Sud la directrice de Carrefour pour Elle Marlène Poirier. Si la sécurité de la victime est jugée «très à risque», son dossier sera acheminé à l'IVAC afin de savoir si elle est éligible à la subvention pour l'appareil. Les services de police de Laval, Gatineau et Montréal sont munis de cet outil depuis quelque temps. À Montréal, une vingtaine de femmes en auraient un en leur possession. [caption id="attachment_48044" align="alignright" width="296"] Le directeur du SPAL Fady Dagher avec, à son cou, une alarme[/caption]   Le 9-1-1 toujours efficace L’agente de la section prévention et actions stratégiques Josée Gagné, présente au lancement, a tenu à préciser que ce nouvel outil n’enlevait rien à l’efficacité du service 9-1-1. «Composer le 9-1-1 est encore une manière sécuritaire d’appeler à l’aide, a-t-elle assuré. Il s’agit du même temps de réponse. Mais dans ce cas-ci, ce sera la victime qui contrôlera l’intervention.» [caption id="attachment_48043" align="alignright" width="294"] L'agente Josée Gagné[/caption] Lorsque questionné à savoir si l’homme violent allait être mis au courant que sa victime était en possession d’une alarme, le SPAL a affirmé qu’il n’avait pas la réponse mais que c’était «tant mieux» si ce dernier le savait. Si elle se fie à son expérience passée dans un projet semblable, la directrice de Carrefour pour Elle Marlène Poirier croit quant à elle qu'il vaut mieux ne pas avertir l'individu violent que son ex-conjointe possède l'alarme. «On ne le mentionnait jamais. On n'en fera pas la publicité pour qu'il sache qu'il doit s'en prendre à elle à l'extérieur de la résidence. Mais s'il le sait et que ça sécurise la femme lorsqu'elle est chez elle, c'est déjà ça», admet-elle. Le SPAL ne possède pas de résultats statistiques prouvant l’efficacité du système. «On pourra le savoir après quelques mois de suivis, si c’est bénéfique, a soutenu le directeur Fady Dagher. Si l’homme sait que madame a un moyen de se défendre, ça va peut-être le dissuader. On espère toutefois que le bouton soit utilisé le moins possible.» Objectifs du programme envers les victimes Apporter une sécurité physique Augmenter le sentiment de sécurité Prévenir la commission d’infractions criminelles Procéder à l’arrestation d’individus qui enfreignent une ordonnance de la Cour Optimiser le travail en partenariat entre les acteurs du milieu pour une meilleure concertation en situation de violence conjugale Évolution des événements en contexte conjugal dans l’agglomération de Longueuil 2012      2013       2014      2015      2016      2017 750         822           952          1005       1086       1060 En 2017: 60% des événements sont des voies de fait niveau 1 11% sont des agressions armées 10% sont des menaces Dans 54% des cas, l’auteur est le conjoint(e) et dans 36%, l’ex-conjoint(e) 76% des victimes ont entre 18 et 44 ans (sexes confondus) 75% des victimes sont des femmes [caption id="attachment_48045" align="alignnone" width="521"] Les signataires du Protocole ISA[/caption]