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Virus du Nil: la Montérégie a connu une année record en 2018

le mercredi 26 juin 2019
Modifié à 15 h 58 min le 26 juin 2019
Par Ali Dostie

adostie@gravitemedia.com

PRÉVENTION. Avec 75 cas déclarés, la Montérégie a connu en 2018 une année record quant au nombre de personnes ayant contracté le virus du Nil occidental (VNO). Si le virus est bénin et sans symptôme pour une très grande majorité de la population, il peut entraîner une infection du système nerveux chez les personnes plus âgées ou ayant une maladie chronique. L’an dernier, 11 décès ont été rapportés dans la région. De ces 75 cas déclarés, 51 sont des infections qui ont atteint le système nerveux, ce qui peut se traduire par une encéphalite, une méningite ou une paralysie des membres inférieurs. Une répartition de ces cas déclarés dévoile un nombre plus élevé de personnes atteintes à Longueuil, soit une vingtaine de cas dans le réseau local de services (RLS) Pierre-Boucher, et 17 cas dans le RLS de Champlain. Sur ces deux territoires, il s’agit d’une incidence de 7,7 cas par 100 000 habitants, ce qui est légèrement plus élevé que ce que l’on retrouve ailleurs en Montérégie. L’ensemble du Grand Montréal est particulièrement touché, comparativement à l’ensemble du Québec et de l’Ontario. Dans la province, 200 cas de virus du Nil occidental ont été déclarés l’an dernier, ce qui constitue également un record. Impossible toutefois d’expliquer la raison de cette recrudescence ou encore de prédire si la saison 2019 sera à l’image de l’été dernier. «On observe certaines années où le nombre de cas augmentent, alors que d’autres années il y a moins d’activité. On ne sait pas précisément comment les facteurs tels que la transmission du virus entre les oiseaux, la quantité de moustiques et les précipitations agissent ensemble», indique le médecin-conseil à la Direction de santé publique Dr François Milord, en conférence de presse le 26 juin. «Pointe de l’iceberg» [caption id="attachment_75300" align="alignleft" width="444"] Dr François Milord et Julie Loslier[/caption] Ces 75 cas en Montérégie ne sont toutefois que «la pointe de l’iceberg» du nombre de personnes qui pourraient avoir contracté le VNO, a imagé la directrice de santé publique de la Montérégie Julie Loslier. En effet, chez 80% des personnes piquées par un moustique portant le VNO, aucun symptôme ne se manifestera. Et dans 19% des cas, les symptômes sont ceux d’un syndrome d’allure grippal (fièvre, maux de tête, maux de ventre, rougeur sur la peau...). Le virus est donc habituellement sans danger pour la population. Les atteintes au système nerveux ne forment que 1% des personnes qui ont contracté le virus. Ce sont néanmoins ces cas qui «préoccupent le plus» la Direction de santé publique, précise le Dr Milord. Les personnes de 50 ans et plus ainsi que les personnes atteintes d’une maladie chronique, d’une maladie du cœur ou d’un cancer sont plus à risque de développer une forme grave de la maladie. Les symptômes d’une infection du système nerveux sont la fièvre, des maux de tête, une raideur de la nuque, de la confusion, un trouble de l’équilibre, une possible difficulté à parler, une faiblesse musculaire ou une paralysie. «En présence de ces symptômes, le médecin va faire son diagnostic, éliminer les causes qui peuvent être traitées par antibiotiques et chercher la présence d’anticorps contre le VNO, pour voir si le VNO est en cause», détaille le Dr Milord. Se protéger Une seule espèce de moustique peut transmettre le virus du Nil occidental. Le virus apparaît d’abord chez les oiseaux et au fil de la saison, alors que le nombre de moustiques augmente, de plus en plus seront infectés et transmettront le virus à d’autres hôtes, surtout les humains et les chevaux. La période la plus critique s’étend de juillet au début de septembre. Et les moustiques qui transmettent le virus sont plus actifs le soir et la nuit, au coucher et au lever du soleil. Durant ces mois, la Direction de santé publique recommande de porter des vêtements clairs et longs, porter une casquette et des chaussures et utiliser un chasse-moustique. À cet égard, le Dr François Milord rappelle que plus les produits présenteront une concentration forte, plus la protection sera de longue durée. Les produits à base de DEET, d’Icaridine, d’eucalyptus citron ou d’huile de soya sont ceux recommandés. Les produits à base d’huile essentielle, comme la citronnelle, peuvent être employés, mais seront efficaces sur une plus courte durée. Une autre façon de se protéger est de réduire la présence de moustiques dans son environnement, en éliminant autant que possible l’eau stagnante, gite de reproduction des moustiques qui peuvent transmettre le VNO. «Un simple seau rempli d’eau, ou des flaques d’eau suffisent à attirer les moustiques», illustre le Dr Milord. Nettoyer les gouttières de la maison, couvrir les poubelles, enlever l’eau qui s’accumule sur la toile solaire de la piscine et vider les objets pouvant contenir de l’eau autour de la maison sont quelques trucs de prévention. Rens. : https://www.quebec.ca/sante/problemes-de-sante/a-z/virus-du-nil-occidental-vno/