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Vote majoritaire pour étendre la loi 101 au cégep Édouard-Montpetit

le vendredi 08 avril 2022
Modifié à 0 h 00 min le 09 avril 2022
Par Hélène Gingras

hgingras@gravitemedia.com

Les professeurs du cégep Édouard-Montpetit se sont montrés en faveur de limiter le nombre d’étudiants francophones et néo-québécois dans des cégeps anglophones. (Photo gracieuseté)

La majorité du personnel présent à l’assemblée générale annuelle virtuelle du Syndicat des professeures et professeurs du cégep Édouard-Montpetit (SPPCEM) a voté en faveur de l’extension de la loi 101 dans les murs de l’établissement, le 6 avril.

Le pourcentage du vote parmi les 80 des quelque 560 membres qui y ont assisté demeure toutefois inconnu, le syndicat refusant de le dévoiler publiquement.

«On est tous un peu divisés et déchirés parce qu’on est soucieux des conditions de nos collègues dans les cégeps anglophones, a expliqué d’entrée de jeu la présidente du SPPCEM, France Demers. On se demande aussi si c’est aux cégeps de s’assurer que les étudiants maitrisent la langue française.»

Elle a ajouté cependant que cette proposition, endossée par de nombreux cégeps de la province, est devenue nécessaire compte tenu du fait que «dans les corridors, on entend de plus en plus parler en anglais» et que «le déclin est en français, particulièrement dans la région de Montréal».

Mme Demers mentionne également que les perspectives démographiques prévoient que le cégep de Longueuil accueillera 1600 étudiants supplémentaires d’ici 2029.

«C’est l’équivalent d’un cégep en région», a-t-elle illustré pour en chiffrer l’importance.

Situation

La concurrence des cégeps anglophones fait actuellement en sorte que «la majorité des places dans les cégeps anglophones sont occupées par des francophones et des allophones», reproche le SPPCEM, puisqu’il y a «une disproportion entre le nombre de places en anglais dans le réseau collégial et le poids démographique réel de la population anglophone au Québec».

Les cégeps anglophones peuvent ainsi choisir la crème des étudiants, reléguant le reste aux cégeps francophones. L’extension de la loi 101 aux cégeps ferait en sorte de limiter le nombre d’étudiants francophones et néo-québécois pouvant étudier en anglais.

«Des anglophones de droit ou des allophones sont ainsi refusés dans les cégeps et forcés de poursuivre leurs études collégiales dans des cégeps francophones», a rapporté la présidente du syndicat des professeurs au cégep Édouard-Montpetit.

«Considérant que la langue française est la langue officielle et commune au Québec» et qu’«il faut la valoriser pour les études supérieures», les membres du SPPCEM recommandent à leur tour que «le gouvernement étende les clauses scolaires de la Charte de la langue française au niveau collégial», qu’il investisse de manière significative dans le réseau pour contrer la hausse d’étudiants à venir, sans le faire au détriment des professeurs.

Le SPPCEM réclame aussi «que la Fédération nationale des enseignants et enseignantes du Québec consulte l’ensemble de ses membres à propos du libre choix de la langue d’enseignement au niveau collégial, puisqu’il constitue un enjeu majeur pour l’avenir de la société québécoise».

Pierre Nantel se réjouit

Candidat du Parti québécois à l’élection partielle dans Marie-Victorin, Pierre Nantel, a réagi sur Twitter.

«Bravo à tous ces professeurs qui se prononcent pour l'avenir du français au Québec! L'application de la loi 101 aux cégeps : une nécessité.», a-t-il écrit.