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Zachary Lagha a atteint tous ses buts, ou presque

le lundi 19 mars 2018
Modifié à 15 h 25 min le 19 mars 2018

4e aux Mondiaux junior de patinage artistique avec Marjorie Lajoie

Une victoire en Grand Prix international, un deuxième championnat canadien acquis par une grande marge et une 4e place frisant le podium aux Mondiaux de patinage artistique junior en danse, en Bulgarie, la semaine dernière. À ce parcours de rêve qu'a réalisé Zachary Lagha de Greenfield Park avec sa partenaire Marjorie Lajoie de Boucherville en 2017-2018, il faut ajouter une carrière de pianiste évoluant au même diapason que sur les patinoires. L'athlète de 18 ans a un talent fou. Celui qui, avec Marjorie, 17 ans, avait terminé 13e aux Mondiaux de Hongrie en 2016 et 6e à ceux de Taipei l'an dernier, a presque réalisé le podium, en territoire limitrophe à la Russie, où la danse y est sacrée et sans juge canadien sur place. Trois équipes russes ont d'ailleurs terminé e première, troisième et cinquième position. Avec 146.22 points, Lagha et Lajoie ont chauffé un couple russe (3e avec 146.88 pts) et un couple américain (2e avec 147.68 points). Satisfaction et réalisme «Après avoir occupé le deuxième rang après le programme court, il y a une petite déception de reculer de deux rangs, commente Zachary. Mais sans être parfaits, nous avons bien patiné, comme pendant toute la saison. Nous terminons après avoir atteint à peu près tous nos objectifs. Nous espérions un titre Grand Prix, nous l'avons eu à Zagreb en Croatie, un autre titre canadien et un podium au mondiaux. Nous avons passé tout près. Ce que nous contrôlions, nous l'avons fait, mais il n'est pas question de s'assoir là-dessus. L'histoire montre que ce n'est pas tous les couples qui, après avoir atteint les sommets juniors, font de même chez les seniors. Marjorie et moi avons le même but: être performants chez les seniors. Avec encore une année à faire chez les juniors, nous voulons nous améliorer avant la prochaine marche.» Après sa belle victoire devant des gradins dégarnis aux Nationaux de Vancouver, Zachary disait avoir hâte de faire vibrer les spectateurs en Bulgarie. Il a réussi. «Les gens ont applaudi avec force, des intervenants nous ont félicités et surtout, notre entraineur, ravi, voyait notre futur avec optimisme. C'est très motivant.» Il a suivi de près les Jeux olympiques de Pyeong Chang, où Tessa Virtue et Scott Moir ont remporté une lutte épique menant à l'or. Sont-ils des successeurs? «Si ça arrive, ça sera un honneur, mais avant nous, il y a déjà d'excellents couples canadiens chez les seniors, mentionne Zachary. Nous ne nous concentrons pas sur ça, mais sur notre progrès personnel. Nous avons beaucoup de travail à faire. Virtue et Moir ont fortement haussé la barre sur la scène mondiale. Notre sport est beaucoup plus considéré qu'avant, grâce à eux et d'autres. Tout sera plus difficile mais combien motivant pour la relève.» Aussi doué au piano Né de parents algériens, Lagha est aussi un pianiste hors pair. À 11 ans, il a gagné un concours international lui ayant permis de se produire au célèbre Carnegie Hall de New York. L'un des quatre finalistes au Concours de musique du Canada de 2016, il s'est depuis produit deux fois avec l'Orchestre symphonique des musiciens du monde à la salle Oscar Peterson à Montréal. Devra-t-il faire le choix douloureux d'abandonner une des ses deux passions? «Je ne crois pas. J'ai la chance d'avoir un calendrier équilibré. Je viens de tomber en vacances de patinage, alors que la saison du piano débute, explique-t-il. Je pratique au moins quatre heures par jour. Il y a quelques conflits d'horaire, mais le calendrier est généralement bien construit.» Une grande partie de son talent artistique vient de sa mère, une excellente pianiste présentement en évolution comme compositrice. «Mon père a moins d'origine culturelle mais nous appuie totalement de toutes les façons possibles», insiste Zachary Lagha.