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Agrile du frêne: incertitude entourant un programme d’aide aux citoyens

le lundi 04 novembre 2019
Modifié à 16 h 03 min le 04 novembre 2019
Par Ali Dostie

adostie@gravitemedia.com

Différents sons de cloche se font entendre quant à l’intention de la Ville de Longueuil d’instaurer un programme d’aide aux citoyens contraints d’abattre des frênes ravagés par l’agrile sur leur terrain. À LIRE AUSSI: L'agrile a presque complètement rayé les frênes de la carte à Longueuil À la séance du conseil d’arr. de Saint-Hubert du 15 octobre, le conseiller municipal Éric Beaulieu a soutenu qu’une aide est déjà apportée à ces résidents: le permis d’abattage d’arbre est gratuit lorsqu’il s’agit de couper un frêne malade, et dans ces cas, un arbre est aussi fourni. «On est toujours dans la capacité de payer. Ce programme a un coût. On a un programme, mais ce n’est pas un programme qui va donner des chèques aux citoyens pour abattre leur arbre», a évoqué M. Beaulieu, en réponse à une citoyenne qui souhaitait qu’un telle aide voit le jour. Elle a rappelé que des villes comme Montréal, Repentigny et Beloeil fournissent une telle aide à leurs citoyens. À Longueuil, «on est particulièrement atteints, dans nos parcs, a poursuivi M. Beaulieu. Il a fallu fermer un parc, c’en est venu dangereux, nous avons dû sortir des sommes extraordinaires. On a, comme élu, une responsabilité. La Ville est là pour les espaces publics, les terre-pleins, les parcs. C’est là qu’est le combat. Les citoyens doivent se rabattre sur le programme actuel.» Lors de la séance du conseil municipal du 22 octobre, le chef de l’opposition Xavier Léger s’est inquiété de cette intervention, qu’il a interprétée comme un aveu qu’aucun programme d’aide financière ne sera mis en place. Il a déposé un avis de proposition afin que le comité exécutif soumette pour approbation un programme d’aide financière, comme l’a proposé la Commission de l’aménagement du territoire et du développement durable (CATDD). La mairesse Sylvie Parent a aussi fait allusion à la capacité de la Ville de créer un programme qui apporterait une aide directe aux citoyens. «On veut donner un chèque en blanc, plutôt que d’encadrer davantage. Quand on gèle les taxes deux ans, c’est assez difficile d’aller chercher un 300 000$ comme ça. Je ne sais pas où on les prend», a-t-elle avancé. Rappelons que le compte de taxes n’a pas subi de hausse au cours des deux dernières années, ce qui était un engagement du parti Longueuil Citoyen. De report en report En décembre 2018, la CATDD a soumis au comité exécutif une formule de programme de soutien financier aux citoyens: une aide de 3$ du centimètre, jusqu’à un maximum de 150$ par arbre, et 1000$ par propriété. Selon le procès-verbal de la CATDD du 12 décembre, la proposition a obtenu l’appui de la majorité, à l’exception du conseiller municipal Éric Bouchard, qui siège aussi au comité exécutif. «Il considère que les frais administratifs sont élevés, qu’aucune reddition de compte n’est prévu et que le programme ne cible pas les citoyens qui ont réellement besoin de cette aide», indique le procès-verbal. En mai, le comité exécutif s’est prononcé et a demandé à la commission de refaire ses devoirs, en tenant compte du problème de l’agrile du frêne dans son ensemble, et de collaborer avec la Commission des finances, afin d’étudier les impacts financiers des recommandations. Le sujet a été discuté de nouveau à la CATDD en juin. Depuis, le comité exécutif a reporté à six reprises l’approbation du procès-verbal et des recommandations de cette séance de la commission. En septembre 2018, le cabinet de la mairesse identifiait comme un «dossier prioritaire» le besoin de fournir une aide aux citoyens, sans en préciser la nature. Toujours en cours À la séance du conseil d’arr. de Saint-Hubert, tant Nathalie Boisclair que Jean-François Boivin ont confirmé que les discussions étaient toujours en cours. «La réflexion n’est pas terminée, tout ça fait partie des éléments pris en considération, les élus en ont discuté longuement», a assuré Mme Boisclair. Au cabinet de la mairesse, on affirme également que les «discussions avec l’administration et les conseillers impliqués se poursuivent».