Sports

Aider les joueurs locaux à percer à de plus hauts niveaux

le mercredi 12 avril 2017
Modifié à 0 h 00 min le 12 avril 2017

SOCCER. Pour une deuxième édition, quelque 75 joueurs et joueuses de soccer âgés de 16 à 20 ans ont démontré leur savoir-faire à des recruteurs de France, d'Angleterre, des États-Unis et de l'Impact de Montréal, dans le cadre d'un camp d'évaluation au Complexe sportif Bell de Brossard en mars.

eur but: évoluer dans les écoles de clubs professionnels d'Europe, de l'Impact de Montréal ou dans les universités américaines. Les organisations professionnelles ou scolaires espéraient quant à elle combler des besoins spécifiques de talents.

C'est pour faire le lien entre les deux que le Longueuillois Serge Epoh ex-joueur de soccer en France – où il a joué 10 ans avec Montpelier Hérault et l'Olympique d'Ales – a lancé Soccer Placement.

Ce qu'il appelle le Showcase annuel est l'aboutissement de près d'un an de préparation. Plusieurs y ont trouvé leur compte, car 28 athlètes ont été ciblés.

«C'est beaucoup de travail pour mon équipe et moi, nous ne comptons pas nos heures, raconte M. Epoh. Tout est à bâtir car les grandes institutions de soccer reçoivent plusieurs d'invitations de ce genre, alors il faut établir notre crédibilité pour les attirer ici. Nous sommes très satisfaits des résultats, car nous avons presque doublé le nombre d'athlètes retenus de l'année passée, soit 15 en 2016.»

«Mais les choses ne s'arrêtent pas là, ajoute-t-il. Aller jouer aux États-Unis, en Europe où être lié à une nouvelle organisation, ce sont des changements majeurs dans la vie d'un jeune athlète. Il faut les encadrer et les soutenir jusqu'à ce que le projet se concrétisent.»

Du vécu en Europe au service des jeunes

C'est à partir de sa propre expérience que Serge Epoh a décidé de lancer sa compagnie. «J'ai vécu un beau rêve en allant jouer en France dès l'âge de 15 ans, mais ça n'a pas été facile, relate-t-il. Ma carrière professionnelle s'est arrêtée à 25 ans après une blessure à un genou. C'est pourquoi il ne faut pas juste penser à la carrière sportive des jeunes mais aussi à leur avenir scolaire.»

Il précise également que la façon de faire en Europe et aux États-Unis est très différente sur certains plans.

«Dans les universités américaines, le dossier scolaire des athlètes est d'une importance capitale. Le dossier académique des jeunes qu'ils font graduer doit être à la hauteur, note-t-il. En Europe, c'est le contraire, les équipes sont là pour dénicher du talent d'abord et après, on s'occupe de trouver des institutions scolaires appropriées aux besoins des athlètes.»

Dépistage méticuleux

Certains des joueurs sont référés à l'Impact, affirme celui qui a aidé la nouvelle sensation de la célèbre équipe de soccer, Jean-Yves Tabla, à faire son chemin.

«Que ce soit les recruteurs de l'Impact ou des organisations étrangères, ils veulent être mis en contact avec de vrais talents potentiels, commente-t-il. C'est pourquoi je suis entouré par une équipe de gars compétents et diplômés qui voyagent beaucoup pour dépister et accompagner les athlètes d'exception. Nous préparons nos jeunes avec quatre événements de tests et de joutes avant le showcase. Ils doivent être à leur meilleur devant les recruteurs.»

Plusieurs intervenants du soccer québécois s'entendent sur le fait que les meilleurs joueurs québécois ne reçoivent pas assez d'expertise pour continuer leur développement après avoir atteint 16 ans. Serge Epoh sait donc que son travail est utile. «Plusieurs recruteurs nous ont félicité pour notre camp d'évaluation. C'est réconfortant et ça nous encourage à continuer.»