Au coude-à-coude dans Longueuil–Saint-Hubert

Ce ne sera pas cette nuit que les électeurs de Longueuil–Saint-Hubert sauront «s’ils ont gagné leurs élections». La lutte était toujours très chaude dans Longueuil–Saint-Hubert à 2h30, même avec 217 bureaux de scrutin dépouillés sur 233.

Si le député bloquiste sortant Denis Trudel était en avance avec 21 896 votes (soit 41,6% du suffrage) sur la candidate libérale Florence Gagnon (20 084 votes, 38,1%), son avance était possiblement trop mince pour annoncer un gagnant.

Les autres candidats suivaient loin derrière, soit Mildred Murray (Nouveau parti démocratique) avec 7,8%; Boukare Tall (Parti conservateur du Canada) avec 6,9%; Simon King (Parti vert du Canada) avec 2,8%; Manon Girard (Parti populaire du Canada) avec 2,3%; et Jacinthe Lafrenaye (Parti pour l'indépendance du Québec) avec 0,4%.

Selon les données de l’équipe de Denis Trudel, 2 200 demandes de votes par la poste ont été formulées par des électeurs de la circonscription, et 1 800 de ces bulletins avaient été reçus en début de journée. Ces bulletins de vote ne seront dépouillés que mardi ou mercredi.

«Je ne l’avais pas vu venir. Florence [Gagnon] a dû faire une bonne campagne, a admis Denis Trudel, en entrevue en toute fin de soirée, à un moment où Mme Gagnon bénéficiait d’une mince avance de 300 votes. Je m’attendais à l’emporter avec une forte majorité comme en 2019. Le feeling sur le terrain était très bon.»

Denis Trudel, à son rassemblement au Marie B, dans le Vieux-Longueuil (Photo: Le Courrier du Sud - Ali Dostie)

Rappelons qu’en octobre 2019, Denis Trudel l’avait remporté avec un appui de 38,7% des électeurs et une avance d’un peu plus de 2 000 voix sur le candidat libéral Réjean Hébert (34,2%).

Pour commenter les résultats sur le plan national, M. Trudel a repris les termes de son chef Yves-François Blanchet, en disant : «tout ça pour ça».

«650 M$ plus tard, on se retrouve avec presque le même Parlement. À Longueuil, il y a plein de problèmes de logements, on avait des projets d’environnement. Il y a toutes sortes d’autres problématiques. Et durant les cinq dernières semaines, j’ai travaillé comme un fou pour ma réélection, au lieu d’aider les gens, déplore-t-il. Ça m’épuise.»

Fière et confiante

Florence Gagnon, à son local électoral (Photo: Le Courrier du Sud - Ali Dostie)

Entourée de militants à son local électoral, Florence Gagnon s’est dite «extrêmement fière» de la campagne qu’elle a menée. «Ç’a été une campagne de terrain, on est allés à la rencontre de milliers de citoyens, on était à l’écoute des gens.»

Mme Gagnon y a constaté un bel enthousiaste chez les citoyens rencontrés. «Ça fait des mois que je suis sur le terrain. Les gens sont satisfaits du bilan de la gestion de la pandémie, ils étaient contents aussi de voir une jeune femme se lancer en politique», illustre-t-elle.

Florence Gagnon a été la première candidate à se présenter, en janvier, plusieurs mois avant le déclenchement officiel des élections. 

«Je savais que ça allait être serré», ajoute-t-elle, alors que la lutte a été chaude tout au long de la campagne. D’ailleurs, la circonscription a été visitée à deux reprises par le chef libéral Justin Trudeau, puis à trois occasions par le chef du Bloc québécois Yves-François Blanchet. 

Les résultats finaux étant toujours inconnus, la candidate libérale affirmait demeurer «enthousiaste». «On reste confiants, et patients», résume-t-elle.

Détentrice d’une maîtrise en gestion des affaires de HEC Montréal, Mme Gagnon œuvre comme consultante dans le développement stratégique et les affaires publiques, auprès d’artistes, entrepreneurs culturels, petites entreprises et organismes. Elle a été nommée présidente de l’association locale libérale de la circonscription au début de 2020.

La circonscription Longueuil–Saint-Hubert compte 86 352 électeurs inscrits, sur une population de 108 703 personnes.