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Centraide injecte 5,2 M$ dans les organismes communautaires de la Rive-Sud

le jeudi 08 juin 2017
Modifié à 0 h 00 min le 08 juin 2017

SOCIÉTÉ. Tandis que le nombre de travailleurs pauvres augmente dans le Grand Montréal, les représentants de l'organisation Centraide ont annoncé mardi un investissement de 5,2 M$ afin de soutenir 54 organismes communautaires de la Rive-Sud.

Réunis dans les locaux de l'Association coopérative d'économie familiale de la Rive-Sud (ACEF), qui offre entre autres des services de planification budgétaire aux personnes en situation d’endettement, les membres de Centraide ont réaffirmé leur volonté de répondre aux besoins des organismes qui font face à la transformation de leurs quartiers.

L'ACEF recevra notamment cette année 189 000$ de la part de Centraide pour aider les personnes qui ont de faibles revenus malgré leur emploi. Ces investissements sont renouvelés tous les trois ans.

«La Rive-Sud fait face à diverses réalités et enjeux de pauvreté, a mentionné la présidente et directrice générale de Centraide Lili-Anna Pereša. En y investissant de façon proactive et stratégique, nous visons un impact concret et à long terme sur les conditions de vie des gens.»

À Longueuil, où 18% de la population de l'Agglomération vit avec de faibles revenus, ce sont 3 185 173$ qui ont été versés à une trentaine d'associations, telles que le Centre communautaire des aînés, le Centre des femmes, La Croisée, l'Envol ou la Maison Tremplin.
Rappelons qu'il y a environ 7000 travailleurs pauvres sur la Rive-Sud – dont 70% résident dans l'arr. du Vieux-Longueuil –, ce qui représente entre 8,1 et 12,4% de travailleurs pauvres selon les quartiers.

Faire face à l'endettement

À l'ACEF, les travailleurs, les familles monoparentales et les femmes en difficultés économiques sont de plus en plus nombreux à consulter. Environ 85% de ces personnes sont en situation d'endettement.

Une part trop élevée du revenu accordée au logement, des fins de mois difficiles malgré un salaire et ces familles sont contraintes de s'endetter pour les dépenses courantes, rapporte la coordinatrice de l'ACEF Marie-Édith Trudel.  

«On fait beaucoup d'éducation populaire. Ce que l'on vise, c'est l'autonomie, explique-t-elle Nous changeons les habitudes de consommation afin de miser sur le potentiel de chacun. Il faut dire que la publicité dans nos sociétés pousse à la surconsommation et à l'endettement. Et les aînés ne font pas exception. Ils viennent également plus nombreux nous consulter. Souvent les revenus de retraite ne suffisent pas… Notre mission est aussi de briser l'isolement.»

Des travailleurs sur le fil du rasoir

Alors qu'avoir un emploi à temps plein garantissait une certaine sécurité financière il y a encore dix ans, ce n'est plus le cas aujourd'hui, comme le démontre le rapport de Centraide sur les travailleurs pauvres paru en octobre 2016. En effet, le nombre de travailleurs pauvres a augmenté d’environ 30% dans le Grand Montréal entre 2001 à 2012. Quelque 125 000 personnes sont confrontées à cette réalité. Près de 40% des personnes de 18 à 64 ans avec un emploi vivent sous le seuil de la pauvreté, même si 70% d'entre elles ont un emploi à temps plein. Les familles monoparentales, les immigrés et, par répercussions, les enfants sont les plus touchés par ce phénomène.