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Marché public de Longueuil: retour sur des pratiques novatrices en matière de gestion des eaux pluviales

le dimanche 28 janvier 2018
Modifié à 16 h 01 min le 28 janvier 2018
Par Ali Dostie

adostie@gravitemedia.com

ENVIRONNEMENT. Le Marché public de Longueuil est plus vert qu’il ne paraît. Il combine sept pratiques différentes de gestion des eaux pluviales – une première pour Vinci consultants qui a élaboré cette stratégie de développement durable.  Un projet novateur à plusieurs égards. Sept pratiques de gestion de l’eau qui s’enchaînent. Pour Vinci consultation, il s’agit d’un cas unique élaboré au moment de la construction du Marché, en 2013. Un projet aussi qui a servi de modèles pour d’autres installations, à l’échelle de quartiers. Le site du magasin Mountain Coop Equipment, sur le boul. Taschereau, avait d’ailleurs été une sorte de projet pilote, où se faisait de la biorétention. Le fonctionnement Chacune de ces pratiques a ses caractéristiques propres. La typologie des infrastructures et leur emplacement ont été choisi en fonction du site. Les sept infrastructures vertes sont la biorétention, une tranchée drainante, un filtre à sable, un bassin de rétention sec, un bassin de rétention à niveau d’eau permanent et un réservoir intérieur. La pluie qui tombe sur le toit et dans le stationnement est récupérée et envoyée vers un réservoir souterrain de 75 000 litres. «Cette eau peut être utilisée par les maraîchers pour des besoins en eau potable, comme le nettoyage des installations extérieures», explique Pascal Rouillé, urbaniste et directrice de l’aménagement chez Vinci Consultants, spécialisée dans les infrastructures vertes. Mme Rouillé a d’ailleurs récemment présenté ce projet lors du colloque La viabilité économique de nos collectivités par l’aménagement durable du territoire, organisé par Vivre en ville et l’Ordre des urbanistes du Québec. Dans le stationnement, des cellules de biorétention (plantes indigènes et arbres), qui filtrent les hydrocarbures, ont été aménagées. «Il s’agit d’une infrastructure très végétalisée. Il y avait aussi un souci esthétique, puisque les visiteurs passent par là.» L’eau qui ne peut être retenue par les ouvrages de biorétention, dans le cas d’importantes précipitations, est acheminée vers une noue plantée (petit fossé végétalisé). À l’arrière du Marché, des tranchée d’infiltration ont été aménagées là où circulent beaucoup de camions et où la présence de polluants est plus forte. Un bassin d’eau à niveau permanent accueille l’eau qui circule à travers tout ce réseau. «Ç'a été une belle chance d’être là dès le début, en avant-projet, entre autres avec l’architecte Pierre Thibault. On voulait répondre là la volonté d’innovation des producteurs maraîchers, qui cherchaient à se distinguer avec ce marché public», souligne Mme Rouillé. Volet social Pascal Rouillé avance que ce projet a permis à l’entreprise de franchir plusieurs marches, notamment pour son volet social. Dès le début, un partenariat a été établi avec l’organisme La Croisée de Longueuil, alors que des personnes qui souhaitent réintégrer le marché du travail réalisent l’entretien des infrastructures. Sur le plan pédagogique, différents outils et carnets ont été créés, destinés aux écoles. «Je dirais que notre plus grand apprentissage sur ce projet aura été le travail multidisciplinaire entre le propriétaire, l’équipe d’entretien et les concepteurs, identifie la spécialiste. De réussir à arrimer les aspects économiques, techniques, et le travail de terrain.» Des rencontres annuelles permettent aussi un suivi sur l’évolution et le rendement des pratiques de gestion. Ainsi, des ajustements ont dû être apportés, notamment en ce qui a trait à la question du déneigement., afin de limiter la dégradation des arbustes. «Il y avait un choix aussi qui devait se faire quant aux types de végétaux à adopter et aux espèces considérées comme envahissantes, qui peuvent faciliter l’entretien», évoque Mme Rouillé.