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Molson: la faible capacité portante du terrain a entraîné la vente sous l’évaluation foncière

le vendredi 08 décembre 2017
Modifié à 16 h 58 min le 08 décembre 2017
Par Ali Dostie

adostie@gravitemedia.com

ÉCONOMIE. Ce n’était pas la première fois que Longueuil tentait de vendre l’immense terrain dont Molson s’est porté acquéreur. Sa faible capacité portante a d’ailleurs nui dans certains dossiers par le passé. «La valeur marchande correspond au terrain, dans ses conditions», illustre le porte-parole de la Ville, Louis-Pascal Cyr. La faible capacité portante du terrain entrainera Molson à opter pour une technique de construction plus coûteuse, considérant aussi l’ampleur des installations qui y prendront place. La nécessité de tels travaux a donc inévitablement un impact sur le prix de vente, poursuit le porte-parole. La valeur marchande du terrain, d’une superficie de six millions de pieds carrés, vendu à 6,8 M$ à Molson, est 10 M$ plus basse que l’évaluation foncière, établie à 16,6 M$. «L’évaluation foncière est une évaluation de masse, comme si l’ensemble du terrain pouvait être exploité sans contrainte», justifie M. Cyr. Le terrain avait été acheté par la Ville à 1,03$ du pied carré. Il a été vendu à 1,09$ du pied carré. «Irritant additionnel» À la séance du conseil d’agglomération, le maire de Saint-Bruno-de-Montarville Martin Murray a indiqué que sa municipalité avait aussi démontré son intérêt auprès de Molson pour y accueillir ses installations. «Malheureusement, Saint-Bruno n’avait pas les avantages fiscaux auxquels pouvaient avoir recours Longueuil. Ce qui nous mettait dans une situation intenable», a-t-il déploré. Le fait que la municipalité n’était pas propriétaire du terrain en question et l’écart «considérable» du coût – alors que le propriétaire privé à Saint-Bruno vendait le terrain à 5$ le pied carré – ainsi que le programme de crédit de taxes dégressif «ont fait en sorte que la différence s’élevait à 40 M$, ce qui doit être pour nous est considéré comme une concurrence déséquilibrée, pour ne pas dire plus.» «C’est un irritant par rapport à la problématique de l’Agglomération qui, encore une fois, va d’un côté plutôt que de l’autre», a-t-il renchéri. Il voit également un déséquilibre entre l’investissement que représente l’arrivée de Molson ainsi que les revenus d’impôts que celui-ci entraînera. «Je pense qu’on peut vouloir fonctionner dans harmonie, mais il y a des considérations financières qui doivent être soulevées, une gouvernance qui doit être révisée. J’espère qu’en 2018, nous pourrons s’asseoir et discuter, ouvrir toutes les possibilités», a-t-il conclu. À cela, la mairesse Sylvie Parent a affirmé que Longueuil a été «prévenante», alors qu’elle avait eu certains difficultés à se montrer convaincante lorsque, par exemple, Jean Coutu s’était installé à Varenne. «On s’est rendu compte qu’il nous manquait quelque chose pour être attractif», a-t-elle soulevé. Quote-part plus élevée…pour Longueuil À la période de questions, le citoyen de Saint-Bruno-de-Montarville Louis Mercier a demandé si Longueuil s’engageait à faire refléter dans le calcul de la quote-part la valeur de l’évaluation du terrain et de la brasserie, «sans faire d’ajout ou de modification à la formule de quote-part pour essayer de tirer profit de la baisse d’impôt octroyé à Molson». Dans un blogue, il s’inquiétait également du coût de la consommation d’eau qu’entraînerait l’arrivée de Molson Coors. La mairesse a répliqué que ce ne sont pas les citoyens de l’agglomération qui paieront pour la consommation d’eau de Molson, puisque le service d’approvisionnement en eau est financé à 50% sur la base de la consommation. «Son ajout de valeur foncière va faire augmenter la quote-part de Longueuil, a-t-elle fait valoir. Les villes reconstituées vont économiser des milliers de dollars annuellement.»