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Montréal met fin au déversement des eaux usées

le dimanche 15 novembre 2015
Modifié à 0 h 00 min le 15 novembre 2015

La Ville de Montréal a annoncé en fin de journée samedi que les travaux dans l’intercepteur Sud-Est étaient terminés en 89 heures, soit trois jours plus tôt que prévu. Ces travaux forçaient à déverser les eaux usées du tiers de la métropole directement dans le fleuve, sans passer par l’usine d’épuration.

En début de soirée samedi, l’intercepteur a été rouvert et les eaux usées ont de nouveau été traitées à Station d’épuration Jean R. Marcotte.

Selon la Ville, au lieu de 8 milliards de litres, c’est plutôt 4,9 milliards de litres d’eaux usées qui auront été déversées en 4 jours.

«Tous les travaux prévus dans l’intercepteur Sud-Est ont été complétés avec succès, incluant: le nettoyage des sédiments, l’inspection des structures, des réparations préventives, le retrait de 56 cintres, le calibrage des équipements et l’entretien des cellules de niveau», a indiqué la Ville de Montréal dans un communiqué.

«Grâce à ces travaux, une quantité plus importante d’eau sera interceptée par la Station d’épuration favorisant ainsi l’amélioration de la qualité de l’eau du fleuve», a-t-elle ajouté.

Ces travaux dans l’intercepteur étant terminés, l’aménagement d’une chute à neige près de l’autoroute Bonaventure va pouvoir débuter lundi. Pendant celui-ci, des eaux usées seront déversées dans le fleuve durant le jour par l’intercepteur Saint-Pierre. «Nous limiterons la surverse des eaux non-traitées du collecteur Saint-Pierre aux heures de travaux (7 heures/jour)», a assuré la Ville. L’interdiction de contact avec l’eau sera maintenue pour une partie du Vieux-Montréal, près d’Habitat 67 et du secteur King-Edward.

Corvée de nettoyage

Plus tôt samedi, quelques personnes ont participé à une corvée de nettoyage au Vieux-Port pour dénoncer le déversement. Environ 150 livres de déchets ont été recueillis dans le parc près du fleuve.

Cette corvée était organisée par les deux personnes à l’initiative d’une pétition de 95 000 signatures contre le déversement. «Oui, on voulait dénoncer le déversement, mais aussi faire un acte civique en essayant d’éviter d’aggraver la situation», a expliqué Xavier Nonnenmacher, un des organisateurs. Il est déçu que si peu de personnes aient participé à la corvée alors que 95 000 personnes avaient signé la pétition. «Il ne suffit pas de signer, mais il faut prendre ses responsabilités et agir», a-t-il dit.

Malgré les analyses indépendantes, M. Nonnenmacher ne s’est dit pas satisfait de la gestion de ce dossier. «Des solutions de rechange ont été présentées, comme celle de faire les travaux en rétention ou celle qui consistait à utiliser des gros ballons pour bloquer le conduit, mais elles n’ont pas été écoutées», a-t-il dénoncé.

Toutefois, le fait qu’on a autant parlé de ce déversement a des points positifs, selon M. Nonnenmacher. «Avant, les gens n’étaient pas vraiment au courant de toutes ces choses-là et maintenant, ils savent que le système d’égouts est trop vieux à Montréal, et qu’il faut investir dedans», a-t-il jugé.

Rappelons que la Ville voulait déverser environ 8 milliards de litres d’eaux usées directement dans le fleuve Saint-Laurent dans le cadre de travaux sur l’autoroute Bonaventure, ce qui nécessitait, au départ, la fermeture d’une partie du réseau d’égout pendant une semaine.

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