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Recevoir sans se casser la tête

le mercredi 23 décembre 2015
Modifié à 0 h 00 min le 23 décembre 2015
Par Thaïs Martel

thais_martel@gravitemedia.com

ALIMENTATION. Anne est intolérante au gluten et son fils Félix est allergique aux fruits de mer. Isabelle n'aime pas tellement les œufs, alors elle trouve plus facile de dire qu'elle y est allergique, afin de s'assurer qu'on ne lui en serve pas. Antoine, lui, est végétarien depuis un an. Toutes ces personnes sont invitées au même souper de Noël. Comment parvenir à les satisfaire sans cuisiner autant de repas différents qu'il y a d'invités? Voici quelques conseils de la nutritionniste et docteure en nutrition Karine Gravel.

Première étape: faire la différence entre intolérance, allergie et régimes alimentaires. «L’allergie alimentaire est une sensibilité provoquée par une réaction immunitaire à la suite de l’ingestion d’une protéine qui se trouve dans un aliment. C’est comme si l’organisme de la personne allergique se trompe et confond une protéine alimentaire avec un agent nocif, alors il se défend. La réaction peut être provoquée par une très petite quantité d’aliments. Les réactions peuvent toucher différents systèmes du corps, comme le système gastro-intestinal en causant des douleurs et des distensions abdominales (ballonnements), le système respiratoire en causant de l’asthme ou le système circulatoire en causant une réaction anaphylactique qui est une allergie très sévère», explique la nutritionniste.

L’intolérance alimentaire représente également une sensibilité, mais qui n'entraine pas de réaction du système immunitaire. «Pour se manifester, une portion normale d’aliment est souvent requise pour déclencher l’intolérance. Généralement, les intolérances se manifestent uniquement dans le système gastro-intestinal, car la personne intolérante est incapable de digérer ou d’absorber certains aliments ou certains composants», précise Karine Gravel. Le régime alimentaire à adopter est alors moins drastique que celui de l’allergie. La nutritionniste donne l'exemple des personnes intolérantes au lactose qui vont parfois pouvoir tolérer le lait en petite quantité ou consommé avec d’autres aliments.

Sauf que la question demeure: doit-on faire un menu pour chacun? «Cette question est délicate. Les allergies et les intolérances sont plus fréquentes qu’avant et sont parfois perçues comme un caprice. Pour ceux qui n'ont pas d'allergie ou d'intolérance, il est important de ne pas banaliser la condition des personnes allergiques ou intolérantes, car elle peut parfois être très sérieuse.

Durant la période des Fêtes, il y a souvent plusieurs choix de plats et accompagnements. Si on est intolérant, il est relativement facile d’éviter certains aliments dans un contexte d’abondance. Si on est allergique, on peut en discuter avec la personne qui reçoit les invités. Une personne qui a plusieurs allergies peut aussi choisir d’apporter sa nourriture. La personne allergique doit faire attention à ne pas imposer sa condition, elle doit tenter de s’adapter le mieux possible.

Autrement, ça peut créer certaines incompréhensions de la part des convives et c’est à ce moment que les allergies risquent d’être banalisées et de compliquer la vie sociale des personnes allergiques», considère Karine Gravel.

Plusieurs solutions sont envisageables. «J’ai entendu toutes sortes de situations accommodantes dans mon travail de nutritionniste. Quelqu'un qui reçoit une personne allergique durant quelques jours et qui va faire l’épicerie avec elle ou encore une personne qui reçoit et qui réserve une portion du même repas que les autres, mais en version sans allergène.»