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2000 km en moins de 80 jours: Caroline Côté relève le défi

le mardi 19 juin 2018
Modifié à 12 h 53 min le 04 novembre 2021
Par Katherine Harvey-Pinard

kharvey-pinard@gravitemedia.com

Le 4 avril, l’aventurière de Longueuil Caroline Côté quittait Natashquan avec l’objectif de parcourir 2000 km sans perdre de vue les lignes électriques du Québec. Le 16 juin, 74 jours plus tard, après avoir traversé la province d’est en ouest, elle faisait son arrivée à Montréal.

L’Expédition électrON est née d’un défi lancé par Hydro-Québec à l’aventurière; celui de parcourir, en moins de 80 jours, le même chemin que franchit un électron en moins d’une seconde pour atteindre nos foyers.

Cinéaste d’aventure ayant documenté plusieurs de ses expéditions par le passé, Caroline Côté y a vu l’occasion de faire rayonner les paysages de notre province.

«Mon but ultime était de montrer à quel point le Québec est vaste, explique Caroline Côté. Ce défi s’agençait aussi très bien avec la mission d’Hydro-Québec qui était de montrer que ça prend quelques fractions de secondes à l’électron pour franchir toute l’ampleur du réseau quand on allume un interrupteur à Montréal, par exemple. En vérité, ça prend 2000 km, de Natashquan jusqu’à Montréal.»

Une préparation à quatre volets

Tout au long de son périple, Caroline a alterné entre le canot, le vélo, les skis, le kayak, les raquettes et la course à pied selon le chemin qu’elle devait emprunter pour rester à proximité des lignes électriques.

«Il y a eu une préparation psychologique et physique ainsi qu’une préparation des cartes et de l’équipement vidéo», énumère la femme de 31 ans, qui mentionne avoir fait appel à un chef d’expédition, Samuel Ostiguy, pour gérer l’itinéraire et l’aider dans sa préparation mentale.

Lors d’une journée typique d’expédition, Caroline pouvait parcourir entre 25 et 30 kilomètres. Certaines journées se sont toutefois avérées plus difficiles que d’autres, notamment lors de son passage sur les Monts-Valin.

«Avec la période de crue, il a fallu que je prenne des dizaines et des dizaines de détours par jour», raconte-t-elle.

Surmonter les moments de découragement

La Longueuilloise avait déjà participé à quatre expéditions depuis 2014, soit un ultramarathon dans le parc de Kuururjuaq, une expédition en canot de 3220 kilomètres sur la rivière Yukon, une traversée de l’océan Atlantique en voilier et un périple de 41 jours en Antarctique. Il s’agissait toutefois de sa première mission en solitaire.

Selon ses dires, les moments de découragement pouvaient être nombreux dans une journée. Mais motivée par son désir de montrer aux Québécois les merveilleux paysages dont regorge la province, elle réussissait à trouver l’énergie pour continuer.

«Il faut trouver un sens à chaque pas que l’on fait. Si on ne trouve pas de sens, on s’arrête.»

L’ultramarathonienne n’a pas vu la nuit au cours des deux derniers mois et demi: ses journées commençaient à 4h30 au lever du soleil, et se terminaient à 19h30.

«On me demande si j’ai vu des loups ou des ours, mais je n’ai rien vu parce que j’étais tellement fatiguée que je ne pouvais pas avoir peur; j’étais en mode survie», avoue Caroline.

Un périple enrichissant

Caroline Côté a dû faire face à l’épuisement, aux conditions météorologiques instables et à la solitude, mais elle a su surmonter les épreuves.

«Tout ce que j’ai vécu m’a rendue plus forte. Je suis devenue plus authentique face aux problèmes que j’ai vécus dans ma vie; je ne me cache plus derrière une personne qui ne sait pas vraiment qui elle est et qui essaie de se trouver, admet-elle humblement. Malgré les défis du quotidien, si on garde le cap, tout est possible en restant vaillant.»

D’autres projets sur le feu

Une aventure n’attend pas l’autre pour l’aventurière, qui connait déjà sa prochaine destination.

«Je vais faire un retour rapide en Antarctique pour filmer une expédition avec des gens qui viennent du monde entier. Je vais aussi travailler sur un documentaire qui amène les femmes à se dépasser.»

Elle mentionne d’ailleurs que des conférences sur son périple au cœur de la nature québécoise seront données et qu’un documentaire sera créé. Mais avant tout, elle profitera des prochains jours et semaines pour souffler quelque peu… et avec raison!