86% des matières recyclables envoyées au centre de tri de Saint-Hubert sont revalorisées

Utiliser son bac bleu exerce une réelle influence sur le cycle de vie des matériaux recyclables. Au centre de tri des matières recyclables de l’agglomération de Longueuil à Saint-Hubert, 86% des matières sont revalorisées, un chiffre qui pourrait augmenter prochainement.

En janvier 2020, Matrec reprenait les opérations au centre de tri de Saint-Hubert. La compagnie, une division de GFL Environmental, a par la suite investi plus de 9 M$ afin de remettre à niveau le fonctionnement. Si elle est consciente de la mauvaise presse des centres de tri, elle insiste pour dire que le système fonctionne bien quand les gens sont sérieux et compétents.

«Le centre était un peu mal aimé, mais on a beaucoup investi depuis 2020 et on va mettre un autre million en 2022, indique le responsable des communications de GFL au Québec, Bernard More. Ce ne sont pas juste des individus le long d’une ligne, on a installé des robots qui fonctionnent à l’intelligence artificielle pour optimiser les opérations.» 

«Les mauvaises façons de gérer les matières recyclables au Québec sont des cas d’exception. On ne veut pas perdre confiance dans le système.»

-Bernard More

Ces investissements ont d’ailleurs permis au centre de réduire son taux de rejet à 14%, près de la moyenne provinciale, qui était de 11,4% en 2018 selon Recyc-Québec.

M. More anticipe que les améliorations prévues en 2022 permettront de faire baisser ce chiffre, notamment en valorisant davantage les contenants en aluminium ou en métal et les couvercles de pot, entre autres.

Une tendance qui ralentit les opérations

La revalorisation n’est parfois pas possible au centre de tri simplement parce que ce ne sont pas des matières recyclables qui sont mises dans le bac bleu.

Selon une étude de caractérisation de Recyc-Québec, les matières organiques, les encombrants, les résidus de construction, rénovation et démolition (ex. la céramique), les textiles et les autres matières n’étant pas des fibres, plastiques, verre et métal (PCVPM) représentaient 8% des matières entrantes dans les centres de tri.

L’intelligence artificielle est aujourd’hui employée au centre de tri afin d’optimiser les opérations. (Photo : Gracieuseté – Luc Lavergne)

Ce sont toutefois les objets longs, qui peuvent s’embobiner autour des équipements qui causent des maux de tête au centre de tri. Tuyaux d’arrosage, boyaux d’aspirateur, guirlande de Noël ou cassettes VHS sont un cauchemar pour les travailleurs au quotidien.

«On a beaucoup d’équipement rotatif, alors ça peut bloquer nos opérations, créer des délais, briser la machinerie et augmenter les coûts», relate M. More.

Réduction à la source

Les habitudes des citoyens, entreprises et gouvernements ont beaucoup évolué en regard du recyclage dans les dernières années.

«La réduction à la source est passée en dix ans d’un comportement marginal à une tendance lourde», affirme Daphnée Champagne, conseillère en communication chez Recyc-Québec.

Elle estime en outre que des actions simples peuvent être faites pour repenser notre consommation, comme réutiliser le plus souvent possible nos objets pour en prolonger la durée de vie, réparer les objets défectueux avant de les remplacer, emprunter, louer ou partager un item qu'on n’utilise pas si fréquemment; par exemple des outils ou une robe de soirée.

Dans un futur rapproché, Mme Champagne croit d’ailleurs que les stratégies d'économie circulaire prendront de l'ampleur.

Elle voit également bientôt venir la modernisation des systèmes de consigne et de collecte sélective, qui vise à confier l'ensemble du système de collecte aux entreprises qui mettent en marché des contenants, des emballages, des imprimés et des journaux, selon une approche de responsabilité élargie des producteurs (REP).

Le recyclage vers les ordures

Selon Recyc-Québec, au Québec, encore plus de 20% des matières envoyées aux ordures en provenance de la collecte municipale étaient des matières recyclables.

Ce sont le papier, le carton et le plastique qui se retrouvent le plus souvent à la poubelle.