90 jours de prison pour un « massage » avec la bouche

Un homme qui s'était présenté comme massothérapeute et offrait de «rééquilibrer l'énergie» de sa cliente passera 90 jours en prison pour des gestes commis dans la clinique d'acupuncture de sa conjointe.
Sergio Mendoza-Corso, 56 ans, était accusé d'agression sexuelle dans cette affaire, mais il s'est reconnu coupable à une accusation réduite de voies de fait. Il purgera sa peine les fins de semaine.
Selon les faits relatés par la procureure de la Couronne, Me Erin Kavanagh, et acceptés par l'accusé, Mendoza a rencontré sa victime en 2012 au commerce d'une amie qu'ils avaient en commun. Il lui a tout de suite dit qu'elle semblait avoir «de la peine au cœur», ainsi qu'un problème avec son nerf sciatique.
Se présentant comme massothérapeute, il lui a offert de «rééquilibrer» son énergie à l'aide d'un massage gratuit. Il lui a donné rendez-vous dans la clinique d'acupuncture de sa conjointe.
Avant de commencer le massage, Mendoza aurait prononcé des paroles en espagnol. Sa «cliente» ne comprenant pas cette langue, il lui a expliqué qu'il «parlait au Plus Grand» et que cela faisait partie du «rituel».
Mendoza s'est mis ensuite à lui masser les cuisses, les fesses et les seins. Selon la Couronne, la victime a alors figé. L'accusé lui a également fait des sucettes sur les genoux et le nombril et a placé sa bouche près de son sexe, tout en remontant les mains sur ses cuisses.
La victime a alors mis fin au massage et demandé à Mendoza de quitter la salle, ce qu'il a fait. Elle a porté plainte à la police peu après.
Aucune sanction pour l'acupunctrice
Les faits reprochés à Sergio Mendoza-Corso se sont déroulés dans la clinique d'acupuncture de sa conjointe, qui se trouvait alors sur le boul. Curé-Poirier Ouest, dans l'arr. du Vieux-Longueuil. Celle-ci a depuis déménagé sa pratique.
Selon Alain Mignault, syndic de l'Ordre des acupuncteurs du Québec (OAQ), un acupuncteur ne peut référer ses patients à quelqu'un qui n'est pas membre d'un ordre professionnel, comme c'était le cas de Mendoza. Toutefois, rien n'empêche un massothérapeute d'avoir ses propres clients dans une clinique d'acupuncture.
«Il y a beaucoup de massothérapeutes qui travaillent dans des cliniques d'acupuncture ou de santé et on ne peut pas les empêcher de travailler», affirme M. Mignault.
La conjointe de Mendoza ne risque donc aucune sanction disciplinaire, puisque ce n'est pas elle qui a référé la victime. Selon M. Mignault, elle n'a jamais fait l'objet d'une décision disciplinaire de la part de l'OAQ.
La massothérapie n'est pas réglementée au Québec. N’importe qui peut donc se légalement se présenter comme massothérapeute.
Plusieurs associations de massothérapeutes existent et certaines imposent un code de déontologie, mais les thérapeutes n'ont pas l'obligation d'en être membres.
En vertu de sa sentence, Mendoza ne peut plus offrir quelque traitement que ce soit ni se présenter seul dans une clinique de santé.