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Accompagner les gens vers leur dernier souffle

le lundi 17 janvier 2022
Modifié à 0 h 00 min le 15 janvier 2022
Par Michel Hersir

mhersir@gravitemedia.com

Le conseil d’administration d’Albatros en Montérégie. (Photo : Gracieuseté)

Dans les moments difficiles qui suivent le diagnostic d’une maladie grave, compter sur le soutien de quelqu’un vaut son pesant d’or. C’est ce que suggère l’organisme Albatros en Montérégie et ses bénévoles, qui apportent écoute et bienveillance aux gens dont la vie s’échappe peu à peu.

Créé en 2019, le chapitre montérégien d’Albatros compte près d’une centaine de bénévoles dans la région. Ceux-ci côtoient d’une à deux heures la personne jumelée, qui pourrait être, par exemple, quelqu’un qui habite seul et dont les enfants restent loin.

Les rencontres se répètent quelques fois par semaine ou par mois, jusqu’au décès. Cela se fait autant à domicile que dans certaines unités de soins palliatifs.

«L’accompagnement, ça se veut beaucoup dans l’écoute, dans le savoir-être avec une personne, explique la directrice générale de l’organisme, Chantale Boivin. Au cours des semaines, avec les rencontres, ça amène une sérénité auprès des personnes.»

Elle explique par ailleurs que leurs services peuvent être requis dès le diagnostic de la maladie grave.

«En débutant les contacts en amont, on aura un accompagnement soutenu, une belle relation qui va s’établir, poursuit Mme Boivin. Certaines rencontres se font depuis plus de six mois, alors je sais que le lien est bien tissé.»

«Pour accompagner, il faut avoir une intelligence émotionnelle, avoir une grande écoute et parfois être capable de rester en silence.»

– Chantale Boivin, directrice générale d’Albatros en Montérégie

La relation entre le bénévole et le malade varie selon la maladie. Par exemple, Mme Boivin a récemment jumelé une personne avec quelqu’un dont l’état l’amenait à s’enfermer, à l’image de la sclérose latérale amyotrophique (SLA).

«Elle a développé un mode de communication par les signes, par le touché, qui a amené la personne à lui faire confiance, relate la directrice générale. Ils se comprenaient, et ça, c’est important!»

Un projet longuement réfléchi

C’est lorsqu’elle était agente de pastorale au diocèse de Longueuil que l’idée d’un projet d’accompagnement de fin de vie a germé dans la tête de Chantale Boivin. Également responsable des aînés pour le diocèse, elle s’est rendue compte qu’un tel service n’existait pas sur le territoire.

Au fil du temps, elle et son équipe avaient rassemblé une trentaine de bénévoles, mais le diocèse n’avait pas la structure pour encadrer le projet, contrairement au mouvement Albatros.

C’est ainsi qu’est né Albatros en Montérégie, qui s’est incorporé en décembre 2019, tout juste avant la pandémie.

«Ça nous a un peu coupé les ailes, admet Mme Boivin. Mais on n’a pas chômé. On a créé le site web, on a publié 12 capsules en ligne et il y a quand même eu quelques accompagnements.»

«C’est vraiment en 2021 qu’on a fait plus d’accompagnements et il y en aura peut-être encore plus en 2022!» souhaite-t-elle.

 

Plus jeunes à vouloir s’impliquer

Alors que la grande majorité des bénévoles étaient à l’origine des personnes à la retraite, l’appétit des plus jeunes à s’impliquer auprès des aînés est un phénomène nouveau, révèle Chantale Boivin.

«Comme on parle plus dans la sphère publique des soins aux aînés, surtout avec la pandémie, peut-être que ç’a éveillé ce désir en eux, suggère-t-elle. C’est fort agréable, on est très contents de ça!»

Albatros en bref

• Le mouvement Albatros existe depuis 1980.

• Il fédère 14 organismes Albatros autonomes répartis sur le territoire du Québec

• Albatros encadre plus de 1100 bénévoles formés, dont près de 100 en Montérégie.

• L’accompagnement de fin de vie est offert en gratuité à toute personne gravement malade ainsi qu’à ses proches.

• Une formation de 36 heures est donnée pour tous les bénévoles qui souhaitent s’impliquer.