Cri du cœur pour une réouverture des salles de billard
La famille Chabot possède La Bande au Coin depuis 2008. (Photo: Le Courrier du Sud – Michel Hersir)
L’équipe de La Bande au Coin en a assez. Après avoir vécu 15 mois difficiles constitués d’une ouverture partielle précédée et suivie de deux fermetures, la salle de billard de Saint-Lambert s’indigne de ne pas avoir eu l’accord du gouvernement pour rouvrir lors du passage de la Montérégie en zone orange le 31 mai, au même titre que les salles d’entraînement.
Par Michel Hersir
La copropriétaire de l’établissement Anabelle Lavallée-Chabot a par ailleurs écrit une lettre adressée au premier ministre François Legault pour exprimer son désaccord.
«On se retrouve dans une situation de précarité parce qu’on ne sait jamais ce qui va arriver, se désole-t-elle. Pourtant, notre sport peut facilement se pratiquer dans le respect la distanciation, alors pourquoi le discriminer par rapport aux autres?»
Son père Daniel Chabot, avec qui elle a pris les rênes de l’établissement en 2008, croit qu’une méconnaissance du milieu du billard peut avoir jouer un rôle dans les décisions.
«On nous dit que c’est par souci sanitaire, affirme-t-il. Peut-être, mais mon impression est qu’ils ne connaissent pas le produit. Il y a presque 20 pieds entre les tables, on a mis des mesures en place pour qu’il n’y ait que deux joueurs par table et que tout le monde porte des masques, mais on ne sent pas que les décideurs le savent.»
Lors de la réouverture partielle en juin 2020, le plus grand établissement de snooker au Canada, une variante du billard, avait établi des conditions sanitaires strictes pour assurer le cours des activités dans le contexte de la pandémie. Un couvre-feu avait même été instauré avant celui décrété par le gouvernement, dans le but de faciliter la gestion et de limiter les clients récalcitrants aux nouvelles règles.
«Il y a quelque chose d’illogique, renchérit-il. Le Dollarama n’a jamais fermé parce qu’il vend des sardines et des chips alors que ses allées sont toutes petites, mais nous on doit cesser nos activités malgré les mesures.»
Un manque de communication
En plus de ce qu’ils considèrent comme un manque de cohérence, les propriétaires affirment que les derniers mois ont été marqués par un déficit de communication.
«Depuis Noël, j’envoie régulièrement des lettres à la ministre [Isabelle] Charest, au ministre [Christian] Dubé, à notre députée Nicole Ménard et à Loisir et Sport Montérégie, indique Anabelle Lavallée-Chabot. Les réponses sont peu éloquentes, on n’a jamais d’indication claire qu’on peut transmettre à nos clients.»
Parmi les réponses reçues, elle donne l’exemple d’un courriel de l’attaché de presse de Mme Ménard mentionnant que la réouverture devrait être pour bientôt car, selon la ministre Charest, elle sera permise en zone jaune.
Si la tendance se maintient, le 14 juin est la date visée pour le passage de la Montérégie en zone jaune. Mais entre la fatigue de la pandémie et le désir de renflouer les coffres, l’équipe de La Bande au Coin aimerait plus que des «devrait» et des «peut-être».