VIDÉO – Le salon de barbier roulant de Nicola Di Narzo remporte trois prix
Nicola Di Narzo parcourt la Rive-Sud de Montréal avec son salon de barbier mobile.(Photo : Le Courrier du Sud – Michel Hersir)
Le salon de barbier du Longueuillois Nicola Di Narzo a été récompensé au Défi OSEntreprendre, en remportant le volet Création d’entreprise – Services aux individus aux paliers national, régional et local. Alors que la demande pour les services à domicile a bondi avec la pandémie, l’homme au fascinant parcours propose des coupes de cheveux à domicile, de l’intérieur de son camion.
Lancé en février 2021, Di Narzo, coupe et barbe s’est valu une récompense de 11 000 $, soit 10 000 $ pour le volet national et 500 $ pour chacun des volets régional et de l’agglomération de Longueuil.
«Déjà, c’était une grande victoire d’avoir le prix au niveau local, estime l’entrepreneur. Quand on crée une entreprise, ça vient avec son lot de stress et de peurs, et cette reconnaissance me donnait une validation qui me permettait d’avoir davantage confiance à mon projet.»
Pourtant, l’homme de 40 ans n’avait initialement pas prévu de mettre sur pied un salon de barbier mobile. Une conversation avec une personne qui lui a suggéré l’idée, après avoir mal interprété une annonce à la télévision, et une visite au Dairy Queen, l’ont mené à effectuer son métier dans son camion.
«J’étais à la crèmerie et en l’espace de dix minutes, j’ai vu cinq ou six chauffeurs de Uber Eats qui venaient chercher de la crème glacée, explique-t-il. J’ai approché l’un d’entre eux pour lui demander si c’était vraiment pour livrer. Il m’a confirmé que c’était bien le cas et que la demande était ahurissante. Ça a été la pomme qui m’est tombée sur la tête! J’ai réalisé à quel point la demande pour les services à domicile était croissante.»
C’est ainsi que son projet a évolué vers un salon de barbier mobile. Il parcourt aujourd’hui la Rive-Sud de Montréal avec un système de géolocalisation, pour que ses rendez-vous de la journée se tiennent tous dans la même ville.
Tradition italienne
Afin de créer une touche unique pour sa compagnie, Nicola Di Narzo a misé une approche traditionnelle italienne.
«Quand on pense aux barbiers traditionnels italiens, on pense automatiquement au rasage à l’ancienne, la lame droite avec les serviettes chaudes, souligne-t-il. On pense au barbier amical, avec la chaleur humaine typique des Italiens et j’ai voulu mettre de l’avant ce côté-là.»
C’est d’ailleurs auprès de sa famille italienne qu’il a appris les rudiments du métier dès son jeune âge.
«Dans la tradition italienne, les barbiers apprennent beaucoup de techniques pour créer des formes et pas seulement pour recréer une coupe de cheveux, poursuit-il. Il y a grande distinction, et je voulais miser sur cette qualité de service.»
D’un confessionnal à l’autre
Si l’homme de 40 ans indique avoir toujours coupé des cheveux par passion ou pour rendre service, il n’avait jamais pratiqué le métier de façon professionnelle auparavant.
Son parcours l’a plutôt dirigé vers une vie religieuse pendant 18 ans, d’abord lorsqu’il est parti vivre en Italie où il est devenu moine catholique, puis lors de son retour au Québec, où il a notamment été curé à Valleyfield.
Des raisons personnelles l’ont mené à quitter la profession, et après quelques expériences en rédaction, il s’est tourné vers le métier de barbier.
«J’ai cherché quel était le dénominateur commun de ma vie, révèle-t-il. Le plus fort était le désir d’être présent pour les autres, à l’écoute des gens, et d’amener du positif. Et s’il y a un métier qui me permettait de faire tout ça et de mettre en valeur mon côté créatif, c’était celui de barbier.»
C’est ainsi qu’il indique avoir «troqué le confessionnal pour le salon de barbier, un endroit où les gens se confient énormément».
Après un long détour, il revient aujourd’hui à l’un de ses premiers amours et se fait un plaisir d’avoir l’oreille ouverte pour ses clients.