Marc David nommé à la tête du Concours de musique du Canada Canimex

Marc David (Photo: Gracieuseté - Concours de musique du Canada Canimex)
ENTREVUE. Après avoir été à la tête de l’Orchestre symphonique de Longueuil durant un quart de siècle, Marc David poursuivra sa mission musicale et éducative en assumant la direction générale et artistique d’un des plus importants concours pancanadiens. Le Courrier du Sud l’a interviewé à ce sujet.
M. David, vous connaissez bien le concours pour y avoir notamment occupé une place au sein du jury par le passé. Comment accueillez-vous cette nomination ?
C’est en effet un concours que je suis depuis très, très longtemps. Alors quand j’ai su l’été dernier que la directrice quittait ses fonctions, ça m’a tout de suite intéressé. Les orientations et les valeurs véhiculées par le concours m’ont toujours été chères. D’abord parce qu’il s’agit d’un organisme pancanadien. Comme chef d’orchestre et comme membre de différents conseils d’administration, j’ai eu l’opportunité de travailler un peu partout au pays et j’ai toujours aimé ces échanges d’idées entre des gens de différentes régions. C’est quelque chose qui m’allume.
Et l’aspect éducatif du concours doit également vous interpeller ?
C’est un organisme dédié à la jeunesse et l’éducation a fait partie de mes priorités en tant que chef d’orchestre depuis mes débuts. J’ai toujours enseigné et, à l’Orchestre symphonique de Longueuil, nous avions une réputation pour nos activités éducatives, que ce soit des concerts dans les régions, à la salle Pratt & Whitney ou même à la Maison symphonique. Nous avons déjà regroupé jusqu’à 400 jeunes du primaire sur scène avec nous. Donc cet aspect du Concours de musique du Canada rejoint des intérêts qui m’ont suivi toute ma vie.
Est-ce que, comme c’est le cas avec la musique populaire, il y a des modes, des instruments ou des styles qui sont privilégiés à certaines époques ?
En quelque sorte. Mais je dois dire que, au départ, le piano et les instruments à corde ont toujours occupé une place de choix. On le voit au niveau de la programmation dans les différents festivals. Où ça évolue, c’est que les nouveaux musiciens osent aller vers d’autres répertoires plutôt que de se limiter aux grands maîtres des siècles derniers. Et puis, avec le volet Tremplin du concours, on demande aux compositeurs d’écrire une pièce que tous les concurrents doivent présenter lors de leur prestation. D’année en année, les choses continuent d’évoluer.
Comme vous le rappelez, vous avez travaillé un peu partout au Canada. Existe-t-il une différence d’approche, qu’on soit à Terre-Neuve, Longueuil ou Saskatoon ?
On retrouve certaines caractéristiques. Au départ, tout commence par l’accompagnement des jeunes. Ça va de 7 ans à 30 ans, et 35 ans dans le cas des chanteurs. Ce qu’on remarque, c’est que, au début du processus, les parents sont très impliqués. Et à un certain moment, les professeurs prennent plus de place. Et quand ils arrivent au niveau universitaire, ce sont les musiciens eux-mêmes qui organisent tout, qui remplissent leurs demandes d’inscription et qui s’assurent qu’ils vont être présents aux concours. Cela étant dit, l’organisation va varier d’une place à l’autre. À Terre-Neuve par exemple, dans les années 90, nous avions des gens très impliqués. Mais quand les gens quittent, ça peut laisser un vide durant quelques années. Il n’y a pas toujours de la relève. C’est pourquoi au niveau du concours, c’est important d’aller vers ces régions qui sont en transition. On veut que chacun soit en mesure de présenter une étape régionale pour les jeunes du coin et de chaque province.
Vous avez déjà été accompagnateur pour votre fille qui est pianiste. Que doivent faire les parents qui veulent bien accompagner leur enfant ?
Il faut les soutenir dans la préparation, dans leur pratique, mais toujours de façon positive. Et, en bout de ligne, il ne faut pas mettre l’emphase sur le résultat ou l’obtention de prix. Il y a tellement d’autres choses qu’un tel concours peut apporter. Le cheminement qui les a menés là est extrêmement important. Il faut profiter des commentaires que donnent les juges après leur prestation. Et c’est aussi une occasion de réseauter avec les autres jeunes. Toutes ces expériences, c’est ce qui est crucial et les parents doivent regarder le grand portrait et non miser seulement sur la compétition elle-même. Si le jeune a vécu une belle expérience, même s’il n’a pas gagné, ça va lui donner des ailes pour l’année suivante. Il va prendre de la confiance.