Michel Vincent honoré près de 40 ans après avoir perdu la vie en service

La famille de Michel Vincent et la mairesse de Longueuil ont dévoilé la plaque didactique le 25 octobre. (Photo : Le Courrier du Sud – Denis Germain)
Ils étaient environ une centaine, des proches et amis de Michel Vincent, d’anciens collègues policiers et d’autres qui ne l’ont jamais connu, à venir lui rendre hommage près de 40 ans après son décès tragique. Par un après-midi froid, le 25 octobre, ils étaient tous réunis pour le dévoilement par la Ville de Longueuil de la plaque didactique installée en son honneur au parc Christ-Roi, à quelques rues de l’endroit où il a perdu la vie.
Le 3 novembre 1981, à 14h42, Michel Vincent et son collègue Serge Gagnon répondent à un appel pour un vol à main armée à la Banque Nationale de la rue de Lyon. Lors de leur intervention, Serge Gagnon est atteint par un tir provenant de l’intérieur de la banque. Michel Vincent s’abrite ensuite derrière un véhicule, où il est mortellement atteint par un des suspects.
Il n’avait que 26 ans.
L’agent Gagnon a pour sa part survécu à ses graves blessures, mais n’a pu être en mesure de reprendre son service par la suite.
Pour ne pas oublier
«Vous n’êtes pas sans avoir que ça aurait pu être n’importe quel policier qui aurait pu être sur cet appel, a souligné le représentant des policiers retraités de la Ville de Longueuil Mario Solari, lors du dévoilement.
«Imaginez comment votre vie et celle de ceux qui vous entourent seraient différentes si ça avait été vous. C’est malheureusement ce qu’ont vécu les familles de Michel et Serge. C’est cette peine et cette souffrance qu’il ne faut pas oublier quand nous parlons d’eux», a-t-il ajouté.
«Le sacrifice de Michel Vincent fait partie de notre passé, mais nous avons le devoir de nous assurer que cela n’a pas été en vain et que les générations futures se rappelleront son geste.»
– Sylvie Parent, mairesse de Longueuil
Sur place, le directeur du Service de police de l’agglomération de Longueuil (SPAL) Fady Dagher s’est dit content que la Ville souligne le geste héroïque de Michel Vincent, même si cela a pris plusieurs décennies.
«Je trouve ça incroyable que ça ait pris 40 ans pour l’honorer, mais mieux vaut tard que jamais, et je suis heureux que ça se fasse durant mon mandat», a affirmé M. Dagher.
Il admet toutefois regretter que les parents de Michel Vincent et certains membres de sa famille qui sont décédés aujourd’hui n’aient pu assister à cet hommage.
«Pour les moins de 55 ans, Michel Vincent et Serge Gagnon sont inconnus, et pour cause; ça aura pris près de 40 ans avant de souligner le sacrifice de nos confrères, a pour sa part exprimé M. Solari. Enfin, les familles des deux policiers peuvent être témoins de la reconnaissance qui leur est accordée.»
Le représentant des policiers retraités de la Ville de Longueuil Mario Solari était très ému lors de son discours. (Photo : Le Courrier du Sud – Denis Germain)
Solidarité entre policiers
Lorsqu’un événement comme celui du 3 novembre 1981 survient, c’est toute la fraternité de policiers qui est affectée, a affirmé Fady Dagher. Il a par ailleurs souligné que plusieurs d’entre eux sur place pour l’hommage venaient de différentes villes du Québec, dont un qui a fait le voyage de Chicoutimi.
«On a beau dire que nous connaissons les risques lorsqu’on s’engage dans le métier, reste que, quand un policier est blessé ou décède dans l’exercice de ses fonctions, ce ne sont pas juste les collègues qui sont ébranlés; c’est tout le réseau qui ressent l’onde de choc», a-t-il mentionné.
Le directeur du SPAL Fady Dagher est l’un de ceux ayant prononcé un discours au cours de la cérémonie. (Photo : Le Courrier du Sud – Denis Germain)
Selon lui, l’élan de solidarité parmi les policiers est immédiat, alors que ceux-ci vont parfois jusqu’à se déplacer ailleurs au Canada et aux États-Unis pour honorer des collègues décédés en devoir.
«Il y a une très grande confrérie, on appelle ça le sang bleu, et il n’y a pas de couleur pour ça, ajoute-t-il. C’est très mobilisant et on se sent rapidement secoué parce qu’on sait que ça nous peut arriver n'importe quand.»
La plaque didactique en l’honneur de Michel Vincent (Photo : Le Courrier du Sud – Denis Germain)