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Un citoyen dénonce les pratiques d'un remorqueur à Saint-Hubert

le mercredi 11 août 2021
Modifié à 0 h 00 min le 12 août 2021
Par Michel Hersir

mhersir@gravitemedia.com

Le stationnement de l’ancien buffet Vichy est directement adjacent au Bistro des bières belges, qui lui est toujours ouvert. (Photo : Le Courrier du Sud – Michel Hersir)

Le buffet Vichy sur le boul. Taschereau à Longueuil est fermé depuis le début de la pandémie, mais il vaut tout de même mieux éviter son stationnement. Guy Gauthier l’a appris à ses dépens alors qu’il affirme avoir vécu une expérience particulièrement désagréable lorsque sa voiture fut emportée quelques rues plus loin par un remorqueur de la compagnie Remorquage PLM.

Ton agressif, refus de dévoiler le lieu du véhicule, paiement immédiat demandé. Ce qui devait s’avérer un court arrêt pour aller manger avec sa sœur au Bistro des bières belges, restaurant adjacent à l’ancien buffet Vichy, s’est avéré un cauchemar pour le résident de Lachine.

«Il a exigé le paiement de 143,72$ pour récupérer ma voiture sur un ton très intimidant et il ne voulait pas me montrer la facture, raconte-t-il. J’étais pressé, donc j’ai payé, et c’est là qu’il m’a donné l’emplacement de mon véhicule. Il est parti en m’engueulant sur un ton agressif. Ma sœur s’est tenue à l’écart, car elle trouvait l’individu très menaçant.»

Il souhaite maintenant éviter que d’autres automobilistes vivent cette situation et se dit inquiet que les victimes probables d’une telle situation puissent être les employés de l’Hôpital Charles-Le Moyne, situé en face du restaurant.

M. Gauthier signale en outre que les indications dans le stationnement n’étaient pas suffisamment claires.

«Il y avait une affiche "réservé aux clients à l’intérieur", explique-t-il. Il y avait aussi une autre affiche en dessous "Vichy", mais j’ai cru qu’elle ne s’appliquait plus.»

Échanges parfois corsés, mais pas d’intimidation, selon Remorquage PLM

Au cours des deux dernières années, cinq plaintes, dont celle de M. Gauthier, ont été déposées à l’Office de la protection du consommateur (OPC) contre Remorquage PLM. Parmi les autres cas, on évoque notamment de l’intimidation, un refus d’indiquer le lieu du véhicule sans le paiement et un «prix plus élevé».

De son côté, le Service de police de l’agglomération de Longueuil (SPAL) indique qu’il n’y a pas eu de signalement concernant ce remorqueur.  

Rejoint par Le Courrier du Sud, le propriétaire de la compagnie, Patrick Ayotte, convient que la nature du métier amène à des échanges qui ne sont pas toujours agréables. Il soutient toutefois ne pas avoir reçu de plaintes concernant de l’intimidation de la part de ses remorqueurs et que ceux-ci sont normalement courtois.

Il dément par ailleurs que des véhicules aient été retenus avant d’avoir reçu le paiement.

«Ça me surprend d’entendre ça, mentionne-t-il. Parce que si le conducteur demande l’adresse de son véhicule, on lui donne. On lui dit les frais, il peut payer tout de suite ou recevoir la facture par la poste, mais jamais qu’on a retenu un véhicule. Ça, ce n’est pas vrai.»

M. Ayotte affirme par ailleurs que l’entente avec le propriétaire du terrain est toujours valide, même si le buffet Vichy est fermé.

«On a un contrat, et on ne peut pas laisser le véhicule, sinon on perdrait le contrat et le propriétaire ferait affaire avec d’autres personnes», souligne-t-il.

La pancarte qui porte à confusion, selon Guy Gauthier (Photo : Le Courrier du Sud – Michel Hersir)

Recours pour des remorquages intimidants

Bien que le remorquage de véhicules stationnés sur un terrain privé ne fasse pas partie des sujets sous la responsabilité de l’OPC, du harcèlement, des menaces ou de l’intimidation lors du recouvrement d’une créance sont interdits par la Loi sur le recouvrement de certaines créances (LRCC), selon le porte-parole de l’Office Charles Tanguay.

Il ajoute que des entreprises de remorquage ont été condamnées dans le passé pour leurs pratiques de recouvrement illégales, notamment pour avoir refusé d’indiquer l’endroit où était garé un véhicule tant que les frais de remorquage n’étaient pas entièrement acquittés.

«En vertu de l’article 49 de la LRCC, le justiciable peut exiger de quiconque a manqué à une obligation prévue par cette loi de lui verser des dommages-intérêts», explique M. Tanguay.

Selon le porte-parole, les automobilistes qui ont dû payer sous la menace ou l’intimidation devraient porter plainte à l’Office. Il recommande également de faire appel aux services policiers dans un cas de rançon.

«Une personne qui s’est fait remorquer son véhicule pourrait exiger du remorqueur qu’il lui indique où est le véhicule, en précisant que s’il ne le fait pas, elle appellera la police», informe-t-il.