Abri de la Rive-Sud : parce qu’une belle tête, ça fait toujours du bien !
Souvent trop occupé ou trop fatigué pour visiter un salon de coiffure, Marc était bien heureux du rafraîchissement apporté à sa chevelure ce jeudi 20 juin dans les locaux de l’organisme L’Abri de la Rive-Sud dans le cadre du projet À un cheveu du bonheur.
Visiblement content de sa nouvelle tête, Marc lance à la blague que Mélanie coupe mieux les cheveux que sa sœur! Mélanie est coiffeuse dans l’arr. de Saint-Hubert depuis plusieurs années.
«C’est une amie qui m’a parlé de ce projet, raconte-t-elle tout en faisant danser avec adresse ses ciseaux dans les cheveux de Marc. On a un grand cœur, nous, les coiffeuses. On veut aider.»
Marc semble bien apprécier les soins capillaires de Mélanie. (Photo: Le Courrier du Sud – Sylvain Daignault)
«Moi, je suis partie de Saint-Jean-de-Matha ce matin pour venir couper des cheveux», lance de son côté Karine Dionne, qui compte 32 ans de métier.
Pour Tanya, de Longueuil, il s’agit de sa première coupe en un an. «Ce n’est pas dans mes priorités. Mais ça fait plus léger, surtout lors de journées comme celle-ci», estime-t-elle en faisant référence à la canicule ambiante.
Claire Cerceau est chargée de projet à Espace Pivot. À un cheveu du bonheur est un événement visant à offrir des coupes de cheveux gratuites aux personnes en situation d'itinérance ou des personnes ayant peu de moyens, dans le but de renforcer leur confiance et leur bien-être», indique la jeune femme.
Jack et Gilles
Passons des cheveux aux poils avec une nouveauté cette année : la zoothérapie.
Dans un autre local, Amélie Tétreault, zoothérapeute, est accompagnée de deux magnifiques chien, un berger australien et un golden retriever. Elle parle de son travail alors que ses deux compagnons canins reçoivent une bonne dose d’amour et de câlins de la part des gens présents.
S’aidant péniblement d’une canne, un homme agenouillé par terre est particulièrement généreux de ses caresses envers Mawi, le berger australien. «J’ai le plus grand respect pour les chiens. Ils sont gentils et ne te jugent pas», affirme Gilles Ouellette.
L’homme de 55 ans a été victime d’un accident de travail au cours duquel il a subi une importante commotion cérébrale. Le dossier traîne devant la CNESST et Gilles en est à sa septième semaine à l’Abri.
Un résident de l’Abri de la Rive-Sud, Gilles Ouellette, n’était pas avare de caresses envers Mawi. (Photo: Le Courrier du Sud – Sylvain Daignault)
Il s’ennuie beaucoup de son chien, Jack, résultat d’une rencontre – romantique, sans doute – entre un Jack Russel terrier et d’une femelle Pug. «Un jour, Jack n’a pas voulu manger de la nourriture que je lui tendais, ce qui n’était pas dans ses habitudes. Il me regardait d’une étrange façon. Je me suis levé pour me faire un café et c’est là que je me suis écrasé au sol, ma tête frappant au passage le comptoir de cuisine. C’était ma première crise d’épilepsie, poursuit Gilles qui a vite appris à reconnaître les signaux de son chien avant l’arrivée d’une crise d’épilepsie. Mais ça ne m’a pas empêché de me frapper à nouveau la tête!»
«Ça n’arrivera pas, mais j’aimerais ça un jour avoir une fermette avec des animaux. Je serais si heureux», soupire-t-il.
Une quarantaine de personnes ont bénéficié d’une coupe de cheveux gratuite cette année, contre 27 l’an dernier, en plus d’en apprendre davantage sur la zoothérapie. La directrice générale de l’organisme, Lucie Latulippe, se dit très heureuse de cette initiative qui répond vraiment à un besoin.
L’événement était organisé par le Carrefour Jeunesse-emploi à Saint-Lambert, Espace Pivot, ainsi que le Carrefour Jeunesse-emploi de Longueuil, Place à l’Emploi.
C’est quoi l’Abri?
Situé chemin du Coteau-Rouge à Longueuil, L’Abri de la Rive-Sud, avec ses 30 chambres, offre un hébergement de courte durée à des personnes en difficulté avec pour mission de les accueillir, les héberger, les épauler et les référer afin de les aider à se sortir de la rue.