Actualités

Affaire François Lamarre : le coût des indemnisations réparti à l’ensemble de Longueuil

le mardi 03 juin 2025
Modifié à 14 h 50 min le 03 juin 2025
Par Ali Dostie

adostie@gravitemedia.com

Sans le projet de loi, le compte de taxes à Greenfield Park aurait augmenté de 242$.  (Photo : Le Courrier du Sud – archives)

Le fardeau financier des indemnisations qui seront versées aux victimes d’agressions sexuelles de François Lamarre sera réparti sur l’ensemble des contribuables de Longueuil, et non uniquement à ceux de l’arr. de Greenfield Park. La Ville a obtenu l’autorisation de modifier sa charte en ce sens, afin de «corriger cette iniquité». 

Rappelons qu’une entente hors cour a été conclue en décembre dans le recours collectif intenté contre la Ville de Longueuil pour des agressions sexuelles qui auraient été commises entre les années 1970 et 1990 par François Lamarre. Les agressions se seraient produites alors qu’il était entraîneur de hockey pour un organisme relevant de l’ancienne ville de Greenfield Park. 

L’entente prévoit une indemnisation des victimes pouvant atteindre un total de 10,25 M$, que la Ville devra débourser. Le nombre final de réclamations ainsi que le montant que la Ville devra verser seront connus cet été. 

Adopté par l’Assemblée nationale le 30 mai, le projet de loi privé 216 permettra à la Ville d’exclure une action en justice de l’application de l’article 8 de sa charte. 

Selon cet article, une indemnisation liée à des faits survenus avant les fusions municipales de 2002 doit être assumée uniquement par les contribuables de l’ancienne ville. 

Grâce au projet de loi, le coût du versement de ces indemnités se traduira par une hausse du compte de taxes d’un maximum de 17$ pendant cinq ans pour tous les Longueuillois, plutôt qu’une augmentation qui aurait pu atteindre 242$ pour les résidents de l’arr. de Greenfield Park, pour la même période.

« Corriger une iniquité »

Avec l’adoption du projet de loi 216, la Ville sera ainsi en mesure de répartir la somme entre l’ensemble de la collectivité. 

«Bien que cette disposition ait pu se justifier au moment des fusions, elle ne correspond plus à la réalité actuelle d’une ville unifiée depuis plus de 23 ans», avance la mairesse Catherine Fournier. 

Elle juge qu’il aurait été «injuste» que ce fardeau incombe seulement aux citoyens de l’arr. de Greenfield Park, qui représente un dix-huitième de la population longueuilloise.

«Nous avons préconisé l’application de cette mesure exceptionnelle et ciblée afin de corriger l’iniquité manifeste dans ce dossier bien particulier», a-t-elle insisté. 

«Maintenant que la Charte est modifiée, souhaitons que toutes et tous se serrent les coudes et que nous tournions la page ensemble sur cet épisode fort malheureux de l’histoire de notre communauté », a souligné le président du conseil d’arrondissement de Greenfield Park, Sylvain Joly. 

Plusieurs citoyens de l’arrondissement lui avaient fait part de leur inquiétude lorsque les détails de l’entente hors cour avaient été dévoilés. 

Catherine Fournier a remercié la députée de Laporte et marraine du projet de loi privé 216, Isabelle Poulet, pour son appui.