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Agglomération: le budget 2019 rallie les maires
le vendredi 30 novembre 2018
Modifié à 13 h 22 min le 30 novembre 2018

FINANCES. Rompant avec la tendance observée ces dernières années, c’est à l’unanimité que le budget 2019 de l’Agglomération de Longueuil a été adopté, lors d’une séance extraordinaire tenue le 29 novembre.
Le budget connait une hausse de 10,1 M$, pour atteindre 364,6 M$. Cette hausse de 2,8% est principalement due au traitement des matières recyclables, dont le contrat a dû être renégocié au cours de l’année, et à la gestion d’assainissement des eaux usées, dont le contrat a été augmenté de 1,1 M$ afin de respecter le rehaussement des exigences réglementaires.
Ces hausses de dépenses étaient inévitables et ont fait consensus auprès des élus de l’agglomération.
«Nous ne pouvons faire d’économie lorsqu’il est question d’environnement», a illustré la mairesse Sylvie Parent.
Une somme supplémentaire sera aussi accordée à Développement économique de l’agglomération de Longueuil (DEL), pour une contribution totale de 3,7 M$, afin de soutenir les entreprises du territoire et celles qui souhaiteraient s’y installer. Pour justifier ce surplus, la mairesse de Longueuil a entre autres évoqué les possibles répercussions des décisions économiques prises par les États-Unis et des tarifs imposés par les Américains sur les exportations des entreprises d’ici.
2,2 M$ dans les surplus
Afin de limiter l’impact de la croissance du service de la dette sur les quotes-parts des villes liées, l’agglomération a toutefois dû piger dans ses surplus, pour aller y chercher une somme de 2,2 M$.
À cet égard, Sylvie Parent a exprimé une certaine «préoccupation».
«Gérer de façon responsable, c’est savoir assumer ses choix. Il reste que pour moi, l’appropriation des surplus est une source de préoccupation. Nous devons nous assurer que cette pratique exceptionnelle le demeure et qu’elle ne devienne surtout pas la norme », a-t-elle insisté.
Du côté des dépenses, les principales sont la sécurité publique (148,6 M$), le transport (88,9 M$), l’hygiène du milieu (eau, égout, matières résiduelles) (41 M$) et l’administration (34,2 M$). De plus, l’indexation des dépenses (rémunération, coûts de l’électricité et du carburant) se traduit en une hausse de 6 M$.
Quant au service de la dette, un montant de 3,1 M$ est consacré au financement des projets d’immobilisations réalisés en 2017 et 2018.
Quotes-parts
Les quotes-parts de Boucherville, Brossard, Longueuil, Saint-Bruno-de-Montarville et Saint-Lambert s’élèvent à 9,2 M$, une hausse de 2,8 % par rapport à 2018.
Le budget détaille les quotes-parts que doivent verser chacune des villes liées: 49,6 M$ pour Boucherville (+1,4%); 78,7 M$ pour Brossard (+2,2%); 159,3 M$ pour Longueuil (+3,3%); 28,1 M$ pour Saint-Bruno-de-Montarville (+2,4%); et 22,3 M$ pour Saint-Lambert (+5,1%).
Le budget confirme également la part que Longueuil verse à différentes instances, dont l’Agence régionale de transport métropolitain (ARTM). Selon l’intervention du conseiller municipal Éric Beaulieu, elle aurait été revue à la baisse de 2,7 M$ comparativement à l’an dernier, où l’agglomération avait dû verser 8,2 M$ à la nouvelle autorité en matière de transport.
Unanimité
Si son appui ne signifie pas son accord avec les règlements de répartition des dépenses mixtes et des quotes-parts, le maire de Saint-Bruno-de Montarville Martin Murray a affirmé «souscrire entièrement à ce budget, parce que je pense qu’il rencontre les besoins de l’agglomération».
Ayant pris part aux discussions de la Commission des finances et du budget, M. Murray dit être conscient des «pressions considérables» qui s’exercent sur les municipalité, et que la hausse du budget est dans ce contexte raisonnable. Mais «les municipalités n’auront pas la possibilité de suivre le rythme au cours des prochaines années si le gouvernement du Québec ne leur donne pas la possibilité d’avoir des ressources financières additionnelles», a-t-il ajouté, identifiant cet enjeu comme le grand cheval de bataille.
De con côté, la mairesse de Brossard Doreen Assaad a admis qu’elle souhaite aussi que les discussions se poursuivent concernant les quotes-parts et le plan fiscal. «Mais en comparant les différents scénarios, force est de constater qu’il y a eu des efforts importants pour présenter un budget qui respecte la capacité de payer des citoyens.»
Le maire de Saint-Lambert Pierre Bordeur a pour sa part souligné que l’appui au budget d’agglomération a été recommandé par le comité des finances de la ville et appuyé par le conseil municipal.
«Je suis très optimiste, a-t-il exprimé. Il reste du travail à faire, mais en cette première année du nouveau conseil, on a fait un pas dans la bonne direction et on a tous la même volonté de faire avancer l’agglomération, dans la mesure du possible dans l’équité des villes liées.»
«Je suis drôlement fière de ce qu’on vit présentement, a souligné Sylvie Parent. Je reçois cette recommandation unanime très humblement. Autour de la table, il y a une volonté qui s’exprime clairement, que ça marche. Même si on n’est pas tout le temps d’accord, ce n’est pas venu teinter la décision qu’on avait à prendre aujourd’hui.»