Agriculture urbaine : les trottoirs végétalisés pourraient changer de vocation
Les nombreux trottoirs végétalisés de la Ville de Longueuil pourraient bien voir leur rôle passer d’élément décoratif à celui d’élément nourricier dans un proche avenir afin d’améliorer la biodiversité. (Photo: Le Courrier du Sud – Ali Dostie)
Longueuil évaluera la possibilité d’intégrer de l’agriculture urbaine dans les emprises publiques, se limitant dans un premier temps aux trottoirs végétalisés de la ville.
Camille Desrosiers-Laferrière, attachée de presse au cabinet de la mairesse de Longueuil Catherine Fournier, explique que cet amendement a été demandé afin d'indiquer à l'administration d'étudier d'abord cette mesure. «Nous nous sommes rendu compte que cet élément circonscrit intéresse particulièrement les citoyens et souhaitons le prioriser dès que possible», signifie-t-elle.
Elle souligne que la culture dans les espaces municipaux en général fera partie de la vision mise de l'avant dans le Plan de verdissement et de reboisement, qui sera en élaboration au cours de l'année 2023.
«Nous voulons favoriser la création d'aménagement avec des fonctions nourricières, mellifères ou nectarifères», précise Mme Desrosiers-Laferrière.
Agriculture urbaine
En août dernier, la Commission de l'aménagement du territoire et de l’environnement recommandait aux élus d’évaluer l’opportunité d’autoriser l’agriculture urbaine dans les emprises publiques.
Elle donnait suite à plusieurs demandes de citoyens désireux de participer aux efforts de leur ville en termes de plantation ou d’aménagements de favoriser la biodiversité, que ce soit en terrain privé ou public, et d’élargir les possibilités en agriculture urbaine dans une perspective de ville nourricière.
De plus, la Commission pense qu’il serait intéressant dans les prochains appels de projet d’intégrer un projet similaire au jardin collectif intermunicipal Boucherville-Varennes pour la remise en culture des terres en friche.
«Ce genre de projets serait d’ailleurs logique avec la notion d’agriculture intégrée à l’environnement présente au Schéma d’aménagement et de développement», indique la Commission.
Modifications réglementaires
La Commission est d’avis qu’il est nécessaire, avant la prochaine saison des cultures, de mettre à jour la réglementation municipale à certains égards.
La Commission aimerait ainsi explorer la possibilité de permettre l’agriculture urbaine ou la plantation de végétaux dans les trottoirs végétalisés de la Ville.
«Nous souhaiterions aussi examiner le règlement sur les nuisances afin d’adopter une règlementation plus flexible sur la longueur de l’herbe. […] L’hiver 2023 nous semble être un moment propice à ces réflexions, en visant une adoption par le conseil au début du printemps 2023», indique la Commission.
Le Commission prône également une réflexion sur le verdissement et l’agriculture urbaine via la réglementation en urbanisme.
«On pourrait encourager diverses initiatives, dont les balcons nourriciers, les toits verts, les stationnements avec pergolas végétalisées, les murs végétaux, etc. Dans certains cas (ex. : grands projets), on pourrait même explorer la possibilité d’intégrer des obligations. Ces éléments pourraient s’appliquer au secteur résidentiel, mais aussi commercial et industriel en fonction de la pertinence», donne-t-elle en exemple.
«Considérant la complexité de ces réflexions, la refonte réglementaire d’urbanisme sera probablement le meilleur véhicule pour intégrer ces préoccupations», indique la Commission.