Actualités

Allégations de climat de travail toxique au sein d'une direction à Longueuil

le mardi 12 mars 2024
Modifié à 17 h 59 min le 12 mars 2024
Par Sylvain Daignault - Initiative de journalisme local

sdaignault@gravitemedia.com

Selon certains employés, il règnerait un climat toxique à la Direction de la culture, du loisir et du développement social à la Ville de Longueuil. (Photo: Le Courrier du Sud – Archives)

La restructuration de la Direction de la culture, du loisir et du développement social (DCLDS) à la Ville de Longueuil ne se fait pas dans l’harmonie s’il faut en croire plusieurs employés contactés par Le Courrier du Sud. Consciente d’un certain climat d’instabilité dans cette période de transition, la Ville maintient sa volonté d’aller de l’avant 

Une lettre anonyme reçue au Courrier du Sud soulève bien des questions.

Dans cette lettre, on affirme que certains employés accusent M. Alain Bernard d’exercer un mode de gestion d’une autre époque basé sur la peur. La démobilisation des troupes est totale. Certains employés songent à prendre une retraite anticipée, d’autres à quitter leur emploi. Les employés en congé de maladie sont nombreux. 

Sous le couvert de l’anonymat, le Journal a procédé à quelques vérifications auprès d’employés concernés. 

«Quand un nouveau directeur arrive, il veut faire sa marque. C’est normal. On comprend ça, indique un employé de longue date. Ce qui nous dérange, c’est quand des gens qualifiés perdent leur emploi sans raison.» 

Il y a deux semaines, l’emploi du Chef de service Aquatique, sports et vie communautaire, Martin Forcier, a été terminé sans préavis; une décision du directeur de la DCLDS, Alain Bernard. 

«Les jeunes n’acceptent plus ce genre de leadership», ajoute une autre voix.

«Monsieur Bernard a rencontré les divisions les unes après les autres pour expliquer les  modifications apportées à la DCLDS, indique un autre employé. Des employés ont été déplacés d’une division à une autre. Plusieurs de mes collègues pleuraient. On ne comprend pas les motifs derrière ces changements. Quand on lui a fait part de notre incompréhension, il nous a répondu que dans une stratégie qui vise l’atteinte d’objectifs, le facteur humain ne peut pas être considéré.»

«De mon côté, exprime un dernier employé, ma gestionnaire, qui faisait un bon travail, a été tablettée. On lui a confié des dossiers, mais sans personnel.» 

Conscient du climat d’instabilité
À la Ville de Longueuil, on affirme être conscient du climat d’instabilité qui peut exister au sein de cette direction, mais on se refuse de parler d’un climat toxique, une grave allégation selon Louis-Pascal Cyr, porte-parole de la Ville. 

«On a fait des vérifications auprès des Ressources humaines et on ne constate pas d’augmentation de signalements ou de plaintes, soutient-il. On n’a pas non plus davantage de congés de maladie dans cette direction qu’ailleurs dans la Ville.»

Après en avoir discuté avec M. Bernard, M. Cyr indique que celui-ci n’a pas souvenir d’avoir dit ou même laisser entendre que l’humain n’avait pas sa place dans une restructuration de services. «Il nous a dit que ça ne correspondait pas à ses valeurs», rapporte M. Cyr.

Pour M. Cyr, M. Bernard est un gestionnaire d’expérience, sans être d’une autre époque. «La vision qu’il souhaite amener, c’est la transversalité afin d’avoir une meilleure synergie. Cette réorganisation concerne plusieurs unités et divisions. On passe de cinq à quatre services. C’est certain qu’il y avait un chef de service de trop. Les cadres gestionnaires le savent. Il n’y a pas de sécurité d’emploi. On s’est entendu avec M. Forcier. La Ville prend des décisions qui ne sont pas toujours faciles», explique le porte-parole. 

M. Cyr ajoute que Longueuil, comme bien d’autres villes, doit procéder de temps à autres à des changements administratifs au sein de son organisation afin de mieux répondre aux besoins changeant des citoyens. «Il y a trente ans, les villes ne s’occupaient à peu près pas de loisirs et certainement pas d’itinérance. Mais aujourd’hui elles doivent s’en occuper. C’est pourquoi des changements sont nécessaires. On ne peut pas demeurer les bras croisés devant les nouvelles problématiques.»   

Changements apportés 
La structure organisationnelle de la Direction de la Culture, du loisir et du développement social sera grandement modifiée pour devenir la Direction de la Culture, du sport et du développement des communautés. Celle-ci comportera quatre services : Administration, Sports, installations et soutien technique, Développement des communautés et Bureau de la Culture et des bibliothèques. 

Le service Sports, installations et soutien technique sera composé de quatre divisions : Sports et aquatique, Gestions de contrats, Opérations Bassins aquatiques et surfaces glacées et Opérations, Technique, Conciergerie et Transport.

Les divisions Vie communautaire et Développement social composeront le service du Développement des communautés.

Le service Administration et amélioration continue sera appelé le service Administration et sera composé d’une nouvelle division Réservations et informations.

Enfin, la division Réservations et informations accueillera au sein de son équipe cinq nouvelles préposées à l’utilisation des plateaux qui seront centralisés au sein d’une équipe complète de sept préposées.  

Ces changements devraient être adoptés par les élus lors de la séance du conseil du 16 avril.

Rappelons par ailleurs qu’il ne s’agit pas du premier changement de structure qui concerne ces dossiers. Au printemps 2021, la fusion du Bureau de la culture au service des bibliothèques avait fait grand bruit.

M. Cyr invite les employés syndiqués à signaler toutes situations qu’ils qualifient d’inacceptables à la direction des Ressources humaines ou auprès de leur syndicat. Les cadres peuvent faire de même auprès de leur association.

La Ville de Longueuil compte quelque 3300 employés. Les employés cols blancs seront en grève les 13 et 14 mars.