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Alors, patron? Tu nous la vends ton entreprise?

le mardi 24 janvier 2023
Modifié à 13 h 01 min le 25 janvier 2023
Par Coopérative funéraire du Grand Montréal

La Coopérative funéraire du Grand Montréal est une coopérative de consommateurs. 
Elle offre les mêmes services de qualité qu’une entreprise funéraire privée, à la différence que ses 30 000 membres sont à la fois les utilisateurs, les propriétaires et les administrateurs de la coopérative. Ainsi, nos membres s’assurent d’obtenir des biens et des services de qualité à juste prix, car les surplus financiers sont réinvestis dans les biens et les services aux membres. Ce modèle coopératif, qui se veut une alternative au capitalisme, se développe aussi dans les secteurs de l’alimentation, de l’habitation et des services en milieu scolaire.

ET si votre entreprise appartenait à ses employés? 

Un autre modèle de coopérative un peu moins connu du grand public dans les grandes villes est la « coopérative de travail ». Celle-ci regroupe des travailleurs qui désirent exploiter leur propre entreprise et ainsi fournir du travail aux membres. Les travailleurs sont donc à la fois salariés et propriétaires de leur entreprise et ils en contrôlent l’ensemble des activités. Ils peuvent aussi obtenir des ristournes en plus de leur salaire. On trouve plusieurs coopératives de travail au Québec dans le milieu forestier, les services ambulanciers, le transport et le secteur manufacturier.

Au Québec, on s’inquiète souvent de la prise de contrôle de nos entreprises par des intérêts étrangers. Mais, si nos entreprises étaient dirigées par ses travailleurs, qu’en serait-il des conditions de travail et de la vitalité de notre économie? Ne serait-ce pas une solution à la pénurie de main-d’œuvre en favorisant la rétention et l’attractivité des employés? Je vois déjà plusieurs économistes et gens d’affaires sourciller à l’idée de confier les rênes de nos fleurons québécois à un regroupement de travailleurs qui n’ont pour la plupart jamais mis les pieds dans une école de gestion. Pourtant ce modèle bien encadré et performant connaît un succès sans précédent à Mondragon, une commune autonome du Pays basque, en Espagne.

La Mondragon Corporation est une association volontaire de 95 coopératives autonomes qui emploie environ 80 000 personnes et génère un chiffre d’affaires de 11 milliards d’euros. Le dirigeant le mieux payé de chaque coopérative gagne au plus six fois le salaire de son employé le moins bien payé. Il n’y a pas d’actionnaires extérieurs; au lieu de cela, après un contrat temporaire, les nouveaux travailleurs qui ont fait leurs preuves peuvent devenir membres-propriétaires de leur coopérative. Un directeur général agit en quelque sorte comme PDG au sein de chaque coopérative, mais les membres eux-mêmes votent sur de nombreuses décisions cruciales concernant la stratégie, les salaires et la politique, et les votes de tous les membres, qu’ils soient cadres supérieurs ou cols bleus, comptent. Lorsque les coopératives individuelles réussissent, leurs membres partagent les bénéfices. En Amérique, les chances sont bonnes que les éléments clés de plusieurs items de votre quotidien comme une machine à expresso, un gril à gaz ou une voiture aient été fabriqués à Mondragon, car ils sont les fournisseurs de plusieurs de nos multinationales. 

Alors, patron? Tu nous la vends ton entreprise? 

https://www.cfgrandmontreal.com/devenir-membre/

Caroline Cloutier, Directrice marketing et communication de la Coopérative funéraire du Grand Montréal