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Après avoir vaincu trois cancers, Suzie Beauchemin redonne au suivant

le mardi 23 mars 2021
Modifié à 10 h 56 min le 23 mars 2021
Par Katherine Harvey-Pinard

kharvey-pinard@gravitemedia.com

Suzie Beauchemin travaille pour l’entreprise Bien chez soi depuis 11 ans. Elle est d’ailleurs directrice de la franchise de Longueuil. Après avoir vaincu trois cancers alors qu’elle n’était qu’une jeune adulte, il allait de soi pour la femme de 36 ans d’investir son temps et son énergie afin aider les gens qui en ont besoin. Mme Beauchemin n’avait que 17 ans quand elle a reçu un premier diagnostic de cancer des ganglions, duquel elle a guéri. Mais elle était loin d’être au bout de ses souffrances. «J’ai eu une récidive trois ans plus tard, à 21 ans, mais dans une forme que les médecins n’avaient jamais vue, raconte-t-elle au Courrier du Sud. Le cancer avait grugé mes cellules temporales gauches, donc le côté gauche de mes tempes.» C’en était reparti avec la chimiothérapie et la radiothérapie. Elle a également dû subir une autogreffe de cellules souches. «Les médecins avaient dit qu’ils avaient tout fait. Ils avaient espoir que ça fonctionne bien», se souvient-elle. Mais six mois plus tard, le cancer était de retour, plus sévère que jamais. «Là, c’était grave. J’avais de l’eau autour du cœur, des poumons, de l’abdomen, décrit-elle. J’avais de la difficulté à me lever. Je marchais le dos courbé. Les médecins, à ce moment-là, avaient dit à mes parents qu’ils devaient se préparer à me laisser partir. Ils ne pouvaient plus rien faire.» Médecine alternative Suzie Beauchemin était chanteuse à temps plein à l’époque. Elle a donc décidé d’offrir un spectacle bénéfice afin d’amasser des fonds pour aller voir un guérisseur au Brésil. Elle s’est lancée dans la médecine alternative et la guérison par la pensée. Plus d’une dizaine d’années plus tard, elle ne peut dire précisément ce qui lui a permis de guérir. «Les médecins ne comprennent toujours pas, mais je suis là», dit la résidente de Saint-Mathias-sur-Richelieu. Suzie Beauchemin reconnaît que cette épreuve lui a fait voir la vie d’une autre façon. Peu de temps après, elle est devenue la première employée de Bien chez soi, une entreprise qui offre des services et du soutien à domicile pour la population vieillissante. La voilà aujourd’hui directrice de la franchise de Longueuil. «On dirait que ça allait de soi, soutient-elle. C’est ma façon de redonner au suivant, de comprendre ce que vivent les gens à domicile. Ce que j’ai vécu m’a apporté un niveau d’empathie encore plus élevé.» Bien chez soi [caption id="attachment_109798" align="alignright" width="361"] Suzie Beauchemin (à droite) en compagnie de Carole Perrel, sa collègue qui est également gestionnaire de la franchise de Longueuil. (Photo: Gracieuseté - Bien chez soi)[/caption] La mission de Bien chez soi est «d’offrir une qualité de vie aux gens et de permettre à nos aînés de rester à la maison le plus longtemps possible, explique Suzie Beauchemin. On fait du jumelage personnalisé, donc, c’est une préposée qui prend du temps avec la famille, la soutient dans toutes les tâches domestiques et quotidiennes.» «C’est tellement gratifiant, poursuit-elle. Les clients nous disent à quel point on fait une différence dans leur vie. Les familles de gens en fin de vie nous disent merci d’avoir contribué à la qualité de vie de leur père ou de leur mère, par exemple.» La franchise de Longueuil compte 50 employés. Au cours de la dernière année, l’entreprise a dû s’adapter à la nouvelle réalité pandémique. «On a une plateforme mobile que les employés utilisent pour confirmer leur arrivée et leur départ chez les bénéficiaires, fait savoir Mme Beauchemin. À partir de là, ils doivent faire un autodépistage pour s’assurer qu’ils n’ont pas de symptômes. On fait la même chose avec les clients.» C’est sans oublier le masque, les lunettes et compagnie. C’était beaucoup de gestion, dit-elle, mais tout s’est bien passé et l’entreprise a maintenu ses soins spécialisés, palliatifs, postopératoires, d’aide à la mobilité, d’accompagnement et d’aide familiale. «Bien chez soi, ce sont des gens de cœur», conclut-elle.