Sports

Ariane Fortin a frappé un grand coup à l'école Antoine-Brossard

le vendredi 09 mars 2018
Modifié à 0 h 00 min le 09 mars 2018
Texte du Brossard Éclair

Olympienne et double championne mondiale de boxe

Lancer un programme de mise en forme par la boxe pour des élèves du secondaire en invitant la meilleure boxeuse amateure de l'histoire du Québec, Ariane Fortin. Voilà l'initiative qu'a eu Alexandre Allard, enseignant en éducation physique de l'école Antoine-Brossard. Et le moins que l'on puisse dire est que son idée a eu du punch. Le 22 février, une collègue boxeuse de niveau provincial, Martine Vallière Bisson, et lui ont mis en contact une centaine de filles et de garçons des groupes d'adaptation scolaire avec la prestigieuse athlète qui a pris sa retraite en 2017 après deux titres mondiaux remportés en 2006 et 2008 et une participation aux Jeux olympiques de Rio en 2016. Un premier contact marquant Ariane Fortin a frappé un grand coup en introduisant les élèves dans son monde avec beaucoup d'attention. Les étudiants ont d'abord pu voir de près les médailles et l'une des dernières ceintures de championne qu'elle a conquise – une rareté, alors que les champions de boxe amateure sont maintenant couronnés par des médailles – ainsi que ses équipements de fonction. Son hôte Alexandre a d'ailleurs revêtu à sa demande son costume pour démontrer son utilisation. La camisole et le casque ne sont pas seulement des vêtements pour laisser sortir la chaleur ou pour protéger la tête, mais plutôt des cibles. Tout coup ne frappant pas la camisole ou le casque ne donne pas de point. Ravis par les conseils d'Ariane, les étudiants ont poursuivi leur journée avec Martine Vallière Bisson, Alexandre Allard et d'autres intervenants. Le tout était présenté dans le cadre d'un nouveau projet en Saines habitudes de vie. «C'est un très gros succès, se réjouit Allard. La direction de l'école nous a appuyés, les enseignants disent vouloir s'entraîner eux aussi à la boxe et avec un fort budget, nous frappons sur deux fronts. Une moitié du budget est lié à l'embauche de personnel offrant un programme gratuit à l'école. L'autre moitié sert à aménager le local d'haltérophilie servant aussi au club Fortius.» Terminé l'ère des appareils qui ne servaient plus. «Au milieu d'un local nouvellement peinturé, nous aurons des câbles de cross-fit, des cordes à danser, des sacs de frappe, des cages multi-fonctions et autres, en accord avec Éric Guénette, enseignant et entraîneur de Fortius. Une nouvelle ère débutera dans le choix d'activités des élèves avec l'accord des parents», poursuit-il. [caption id="attachment_46920" align="alignright" width="393"] La rencontre entre Ariane Fortin et les étudiants d'Antoine-Brossard a donné le coup d'envoi à un nouveau programme de boxe appelé à avoir du succès.[/caption] Une suite signifiante à la carrière de Fortin Ariane Fortin est tout aussi emballée. Celle qui disait vouloir rester près du monde de la boxe à sa retraite en mars 2017 a trouvé sa voie. «J'ai eu une belle carrière [16 ans, 159 combats] et j'étais prête à passer à autre chose. En compagnie d'une stagiaire en éducation physique, nous travaillons sur un programme d'entraînement par la boxe de niveau scolaire, mentionne-t-elle. Nous avons déjà commencé chez les plus vieux du primaire et c'est très prometteur. La réponse est extraordinaire, comme à Antoine-Brossard.  Il y a énormément de filles intéressées, qui ont le goût de prendre confiance et de se dépasser. Ce qui surprend, c'est de voir comment les enseignants ont le goût d'embarquer eux aussi.» Une des clés de l'intérêt des initiés est la découverte des subtilités de ce sport, est-elle d’avis. «La boxe a parfois été entachée par certains milieux, mais au-delà des préjugés, c'est un sport complet qui a bien servi ma cause et servira à d'autres, et ce, sans recevoir de coup direct.» «Après les exercices de l'avant-midi, les élèves ont tous dit que c'était plus difficile que prévu, ajoute-t-elle. Il y a l'alignement et l'espacement des pieds, le poids à telle place, les jambes fléchies, le menton rentré, les mains hautes. Et ce ne sont que des points techniques, sans stratégie.» Comme athlète, elle a plein de bons souvenirs mais n'oubliera jamais la magie précédant son premier combat olympique. «J'avais traversé des moments de découragement après n'avoir pu participer aux Jeux de Londres. À Rio, derrière des rideaux noirs où j'entendais mon nom, ma fierté d'avoir persévéré avait rejailli. C’était unique», se rappelle l’athlète.