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Aucune plainte reçue contre les gros porteurs, assure DASH-L

le mardi 26 mars 2019
Modifié à 5 h 59 min le 26 mars 2019
Par Ali Dostie

adostie@gravitemedia.com

AVIONS. Les vols de gros appareils, de jour comme de nuit, n’ont rien de nouveau à l’aéroport de Saint-Hubert, et à plus forte raison depuis la rénovation de la piste 24D. Et Développement Aéroport Saint-Hubert de Longueuil (DASH-L) n’a enregistré aucune plainte à cet égard. Du 13 septembre au 2 février, on compte 45 mouvements [incluant décollages et atterrissages] de Boeing 737 à l’aéroport de Saint-Hubert. De ce nombre, l’appareil de Chrono Aviation en a fait 29. Plusieurs ont eu lieu de nuit, notamment entre 22h et minuit. «Nous n’avons reçu aucune plainte sur les Boeing 737, assure le président du C.A. de DASH-L Charles Vaillancourt. Ce ne sont pas des avions extrêmement bruyants. Le 737-200 de Chrono Aviation, avec son type de silencieux, est comparable aux 737-500 qui circulent déjà.» Et les vols de nuit sont une réalité qui n’est pas près de changer; M. Vaillancourt écarte la possibilité d’un couvre-feu, une demande de certains citoyens. M. Vaillancourt rappelle que les entreprises installées à l’aéroport n’ont pas besoin de l’autorisation de DASH-L pour conclure des contrats avec des clients. L’Aéroport n’a donc pas été préalablement informé de la teneur du contrat entre Chrono Aviation et la compagnie minière Baffinland Iron Mines. «L’Aéroport ne se préoccupe pas des horaires des opérateurs. Chrono Aviation est conforme aux règles», mentionne-t-il. Les activités de cette entreprise s’inscrivent d’ailleurs dans les orientations du développement adoptées par l’Aéroport. «En ce moment, l’aéroport n’est pas utile à la population. On veut qu’il le devienne, que les citoyens puissent profiter des vols», indique le président de DASH-L. Nombre de plaintes en baisse Alors que des citoyens déplorent ne jamais obtenir de réponse ou même d’accusé-réception lorsqu’ils formulent une plainte, l’administration de l’aéroport de Saint-Hubert assure que celles-ci sont traitées avec sérieux. Chaque plainte est lue, compilée, notée et identifiée sur une carte. Ce travail permet de voir si de nouveaux enjeux ou problèmes naissent dans un secteur en particulier. Si quelques courriels et appels proviennent du Vieux-Longueuil, les résidents de Saint-Hubert demeurent majoritairement touchés. Des 60 plaintes «qualifiées» reçues en 2015, le nombre est passé à 37 en 2018. Certains citoyens ont toutefois multiplié les invectives. Au-delà de 10 plaintes provenant d’une même personne en un an, cela est compilé comme une plainte. «Un résident nous a envoyé 13 000 plaintes l’an dernier, illustre la directrice générale de DASH-L Jane Foyle. Ça peut aller jusqu’à 85 courriels en une journée.» Des citoyens n’ont d’ailleurs pas manqué d’imagination pour exprimer leur mécontentement, laissant de longs messages se résumant au bruit d’un moteur de tondeuse. Jane Foyle assure surtout que, lorsque possible, des actions sont prises. Elle donne en exemple le cas d’un citoyen qui se plaignait des avions qui passaient au-dessus de sa cour. Dans ce cas particulier, il a été possible de discuter entre autres avec les représentants des écoles de pilotage pour modifier la direction des avions. C’est aussi à la suite d’une plainte que DASH-L a pris action pour que le réchauffement des moteurs des appareils de la compagnie Cascades se fasse ailleurs qu’au bout de la piste, près de résidences. Mais tous ne peuvent recevoir une réponse. «Certaines choses ne peuvent se régler sans fermer l’aéroport, résume-t-elle. On ne m’a pas engagée pour fermer l’aéroport, on m’a engagée pour développer l’aéroport et le faire avec une sensibilité à l’égard de la communauté.» Silencieux C’est aussi en raison d’un suivi rigoureux de l’ensemble des circuits effectués par les avions qui circulent à l’aéroport que DASH-L en est venu à affirmer l’été dernier que 99% des posés-décollés effectués l’avaient été avec des avions dotés de silencieux. Si l’entente hors-cour ne concerne que la piste 24G et n’inclut que les deux principales écoles de pilotage de l’aéroport – Cargair et Air Richelieu –, Jane Foyle assure que les quatre écoles se plient aux exigences et que très peu de manœuvres de posés-décollés sont faites à partir de la piste 24D. «On a remarqué que nos écoles font même des posés-décollés ailleurs pour moins déranger», soulève-t-elle. Dans un circuit, un maximum de six avions peuvent se suivre à la queue-leu-leu pour effectuer ces manœuvres. Actuellement, ils sont environ trois ou quatre, évalue Mme Foyle. «Six avions dans le circuit, c’est quand Nav Canada est full staff, mais ces temps-ci, ils ont beaucoup de difficulté à trouver des contrôleurs.» Quant aux avions qui ne proviennent pas des écoles, il serait impossible d’exiger un contrôle à l’égard des silencieux. «L’entente est pour les écoles. Et les particuliers, ça ne veut pas dire qu’ils ont des silencieux homologués pour leur appareil, note la directrice. On ne peut pas contrôler tout le monde. Mais tous les circuits vus dans la base de données, ce sont des avions d’ici.» Globalement, le nombre de mouvements a aussi beaucoup diminué au cours des dernières années. De 2013 à 2017, le nombre de mouvements annuels est passé de 163 309 à 118 572, selon Statistiques Canada.