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Barrette est touché par un patient qui veut trois douches par semaine

le jeudi 26 mai 2016
Modifié à 0 h 00 min le 26 mai 2016

QUÉBEC — Le ministre Gaétan Barrette se dit «triplement étonné et déçu» par la situation «extrêmement triste» d'un homme réduit à entreprendre une campagne de sociofinancement pour se faire laver au CHSLD où il vit, mais rappelle que le bain n'est pas une «panacée».

Atteint de sclérose en plaques, François Marcotte veut recueillir 5200 $ pour se payer deux douches supplémentaires par semaine dans son centre d'hébergement de Québec, qui lui en offre seulement une chaque semaine. Le montant servira à payer un aidant à 100 $ par semaine pendant un an parce que la mère de M. Marcotte, âgée de 73 ans, ne peut plus l'assister.

L'homme de 43 ans a dit au quotidien «Le Devoir» que le Centre d'hébergement et de soins de longue durée refuse de lui laver le dos, mais il a fait l'éloge du personnel soignant de l'établissement.

«J'ai été triplement étonné et déçu de lire ce que j'ai lu, a déclaré le ministre de la Santé, Gaétan Barrette, jeudi matin, avant d'entrer à la séance du caucus libéral à l'Assemblée nationale. C'est extrêmement triste, c'est même touchant.»

Le ministre a fait savoir qu'il avait demandé aux autorités du centre de santé de la région une mise au point et de s'adapter aux besoins du bénéficiaire. Il a soutenu que le système est capable de s'adapter à ce genre de situation et qu'il n'y a aucune justification pour ne pas laver le dos du bénéficiaire.

«Quand je lis ce matin qu'on ne lave pas le dos du patient, il n'y a aucune justification, dans les soins d'hygiène, qui peut être invoquée pour dire: "Je ne peux pas laver le dos du patient", surtout pas quand ça prend une heure.»

Du même souffle, M. Barrette a répété à maintes reprises que le problème à la base n'est pas l'importance du bain et que des soins d'hygiène peuvent être donnés au lit.

«Les soins d'hygiène corporelle peuvent être donnés de façon totalement optimale sans bain. Le bain n'est pas la panacée. Donner un bain au lit, ça se fait. (...) On déifie le bain. Les experts nous disent que les soins d'hygiène peuvent être donnés sans restriction sans bain. Le bain est élevé au summum alors que ce n'est pas le cas.»

Il faut que l'hygiène soit adaptée à la personne, a-t-il poursuivi, en assurant que les soins d'hygiène étaient «donnés correctement partout dans le réseau», même s'il est possible que l'organisation soit «sous-optimale» et que le réseau soit «imparfait».

Patrice Bergeron, La Presse Canadienne