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Benoit Huot, heureux chef de mission adjoint aux Jeux du Commonwealth

le jeudi 13 avril 2017
Modifié à 0 h 00 min le 13 avril 2017

ENTREVUE. Avec le Lambertois Benoit Huot, le Canada aura pour la première fois de son histoire un athlète toujours actif dans son équipe de mission pour encadrer les athlètes qui participeront aux Jeux du Commonwealth d'avril 2018, à Goal Coast en Australie.

Le pionnier de 33 ans, gagnant de 20 médailles en cinq Jeux paralympiques, sera l'adjoint de la chef de mission Claire Carver-Dias.

Avant cette promotion inattendue, l'ex-nageur du club Hippocampe de Saint-Hubert avait eu droit à une mauvaise nouvelle assez prévisible. Lors du dévoilement de la programmation des Jeux du Commonwealth à la fin février, il a d'abord appris que sa catégorie, soit S10 (handicaps les plus légers) ne ferait pas partie des épreuves de para-natation à Goal Coast.

Mais il n'a pas fallu très longtemps pour que la chef de mission Carver-Dias, une ex-nageuse synchronisée, médaillée de bronze à Sydney en 2000 et qui l'a connu aux Jeux du Commonwealth, le sollicite pour qu'il devienne son adjoint.

Déception vite comblée

Huot, un communicateur né qui s'est donné pour mission personnelle d'augmenter la notoriété des sports paralympiques, ne pouvait refuser une telle offre.

«J'ai pris moins de 24 heures, le temps de vérifier si mon horaire me permettait de combiner ma carrière d'athlète et cette nouvelle mission. Ça fait plus que compenser la déception éprouvée lors du dévoilement de la programmation des Jeux, témoigne-t-il. C'était une décision politique à laquelle je m'attendais, comme à Glasgow quatre ans plus tôt.»

«Étant donné que les Jeux du Commonwealth et ses 5000 athlètes ne reçoivent pas les para-athlètes de toutes les catégories, les villes hôtes ont le loisir de choisir les disciplines qui les avantagent, ajoute-t-il. Les Australiens ont déjà été puissants en S10 mais pas présentement. Ils ont donc choisis d'autres catégories les favorisant. Je m'y attendais, c'est comme ça.»

Le voilà donc avec un autre horaire chargé, mais à sa mesure, pense-t-il. Lui qui sera des Championnats du monde à Mexico en septembre partait samedi pour l'Australie pour cinq jours en lien avec sa nouvelle mission.

«Je suis habitué à gérer de tels horaires. Aux Jeux olympiques de Vancouver 2010, j'y faisais la promotion des Jeux paralympiques pour le gouvernement canadien avant de travailler pour RDS pendant les Jeux paralympiques, tout en m'entraînant, énumère-t-il. Quatre mois plus tard, je suis devenu champion du monde avec une de mes meilleures performances à vie. J'ai répété la même chose aux Jeux de 2014 à Sotchi et j'ai gardé la porte ouverte Radio-Canada aux Jeux de PyeongChang en 2018 même si ma carrière de nageur se continuait.»

«C'est tellement stimulant de vivre les grands enjeux sportifs, ça me permet de prolonger ma carrière plutôt que de lui nuire!»

Dans la peau de ses protégés

Son association avec Carver-Dias sera parfaite.

«Elle parle un peu le français mais pas assez pour être aussi à l'aise qu'elle voudrait. Et aussi, les Jeux du Commonwealth sont les seuls Jeux intégrants les athlètes paralympiques en même temps que ceux dit réguliers. Sur les 250 athlètes canadiens, 50 seront paralympiens, explique Benoît Huot. Je me mettrai à leur place, poserai les bonnes questions et veillerai à ce qu'ils aient les meilleurs conditions possibles.»

Il se doute bien qu'il pourrait y avoir une suite à son expérience de Goal Coast.

«J'adore toujours être un compétiteur, j'aimerais être plus jeune de 10 ans pour continuer ma route, mais mon après-carrière dans le milieu pourrait être aussi stimulant, évoque l'athlète. Je rêve au jour où la médaille d'or d'un athlète paralympique aura la même valeur que celle d'un athlète olympique. Bien sûr les athlètes olympiques doivent concurrencer beaucoup plus de rivaux pour monter sur le podium, mais rien n'empêche que les exploits de chacun soient autant médiatisés et valorisés.»

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