Culture

Bernard Brault: témoin privilégié de l'histoire et capteur d'émotions

le jeudi 11 juin 2015
Modifié à 0 h 00 min le 11 juin 2015
Par Ali Dostie

adostie@gravitemedia.com

PHOTOGRAPHIE. Être témoin d'événements historiques et en capter des images est particulièrement grisant pour le photographe de presse Bernard Brault. Mais peu importe l'assignation, savoir saisir et transmettre l'émotion est un défi quotidien.

Plus de 100 œuvres du photographe de La Presse font l'objet de l'exposition Bernard Brault, métier photographe à la Maison de la culture, jusqu'au 7 septembre. Sports, politique, portraits; il y a de tout.

«C'est le défi du photographe de presse. On se retrouve avec plusieurs assignations dans une même journée, expose le Longueuillois. Pour des portraits, par exemple, on a souvent peu de temps avec la personne. Il faut l'apprivoiser rapidement pour établir la confiance. C'est souvent une question de minutes.»

Le photographe qui affectionne particulièrement les sports estime que les 11 Jeux olympiques qu'il a couverts sont des assignations marquantes de sa carrière. «Il y a beaucoup de portraits que j'aime aussi, comme celui de René Lévesque au référendum de 1980. C'est une chance d'assister à plusieurs événements historiques.»

Une passion née au Courrier du Sud

Bernard Brault a commencé sa carrière de photographe au Courrier du Sud, il y a près de 40 ans. La toute première photographie, publiée en nos pages le 8 décembre 1976, figure d'ailleurs parmi l'exposition. Elle représente les Sieurs de Longueuil, une équipe de hockey junior B.

«Ça m'a donné l'élan pour débuter. Quand j'ai vu ma première photo publiée, avec mon nom en dessous, j'ai eu le coup de foudre! J'avais 20 ans. J'étais chanceux parce que je couvrais toutes sortes de sujets tout en apprenant», se remémore M. Brault.

De son passage au Courrier du Sud, il se souvient aussi des nombreuses occasions qu'il a eues de photographier René Lévesque, alors député de Taillon, dès 1976. «À l'époque, ce n'était pas rare de voir René Lévesque ou Pierre-Elliot Trudeau en train de fumer la cigarette. Je crois qu'ils s'en foutaient un peu. Aujourd'hui, les politiciens sont beaucoup plus frileux; leur image est beaucoup plus contrôlée. Je ne sais pas si c'est mieux, mais c'est différent.»

Transmettre sa passion

Lorsqu'il donne des conférences et des ateliers, Bernard Brault discute de sa passion pour la photographie et offre quelques conseils, notamment pour réussir ses photos de voyage.

D'ailleurs, pendant ses vacances, l'appareil photo n'est jamais bien loin. «Je m'amuse! Même au travail en fait: mon boulot est aussi mon loisir. Mais en vacances, il y a la pression en moins!»

En vacances ou au travail, M. Brault n'est pas un grand adepte des photos prises par un téléphone intelligent. «Beaucoup de photos circulent, mais c'est éphémère. Les photos prises avec un appareil sont toujours celles que tu regardes plus longtemps.»