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Boisé Pilon: un long combat vient enfin à terme

le mardi 04 août 2015
Modifié à 0 h 00 min le 04 août 2015

Le long combat de Clodet Cloutier-Cochard est enfin terminé. Après plus de 20 ans d'activisme pour la protection et la remise en valeur du boisé Pilon, les premiers saules ont été replantés cet été.

Le boisé Pilon longe le boul. Kimber et la voie ferrée jusqu'à la route 116, dans l'arr. de Saint-Hubert. Il est situé sur un ancien dépotoir, fermé à l'époque de la municipalité de Laflèche. Une petite forêt y a poussé au fil des années.

Aujourd'hui, lorsqu'on s'y promène, chaque pas révèle de nouveaux détritus qui semblent émaner du sol.

La majeure partie du boisé appartient au CN, mais l'ancienne Ville de Saint-Hubert avait acheté un lot de 52 000 m2, en 1989 pour en faire un dépôt à neige. C'est à ce moment que le combat de Mme Cloutier-Cochard a commencé.

Une conversion illégale

«J'étais aux premières loges, affirme-t-elle. Je voyais tomber les arbres, et j'ai appelé à la Ville pour leur dire que quelqu'un rasait le boisé. On m'a répondu que c'était pour le dépôt à neige.»

La destruction de cette partie du boisé et sa conversion en dépôt à neige a été faite illégalement, si bien que la Ville de Saint-Hubert n'a pu l'utiliser que pendant un an, avant que le ministère de l'Environnement ne la force à le recouvrir de terre.

Depuis, le terrain est en friche. Pendant de nombreuses années, Clodet Cloutier-Cochard a poussé pour que la Ville de Saint-Hubert, et ensuite la nouvelle Ville de Longueuil, réhabilite le secteur. Elle s'est butée à de nombreuses réticences politiques jusqu'à ce que la mairesse Caroline St-Hilaire lance enfin un projet de décontamination des sols en 2014.

«À toutes les élections, j'allais achaler les candidats pour leur demander s'ils étaient intéressés par le projet de boisé. C'est juste avec Mme St-Hilaire qu'on a eu une réponse positive», relate l'activiste.

Pour les jeunes

Le projet, mené en partenariat avec l’Institut de recherche en biologie végétale (IRBV) de l'Université de Montréal, a déjà permis de constater que l'endroit renferme des concentrations de plomb qui dépassent largement les normes gouvernementales. L'IRBV compte décontaminer le terrain à l'aide d'une technique expérimentale qui consiste à y planter des saules.

La plantation des arbres, entamée au mois de juin, a symbolisé la fin d'un long combat pour Clodet Cloutier-Cochard. Mais celle-ci n'a pas encore dit son dernier mot: elle aimerait que le boisé accueille des activités ludiques et éducatives pour les jeunes du quartier de Laflèche.

«C'est pour leur donner l'occasion de s'impliquer dans quelque chose, explique-t-elle. S'ils se sentent responsables de ce qui se passe dans ce boisé, il n'y aurait pas de meilleurs défenseurs qu'eux pour l'environnement.»

Par exemple, des jeunes pourraient apprendre à construire des passerelles entre les arbres. «Je ne suis pas une spécialiste pour dire comment ça se passerait. Tout ce que je souhaite, c'est qu'on ne favorise pas seulement les grenouilles», lance-t-elle en référence aux pressions récentes pour protéger la rainette faux-grillon, une espèce menacée au pays.