Briser l'isolement des femmes d'ici et d'ailleurs

ENTRAIDE. La barrière de la langue, le déracinement, le manque de repères, de familles et le choc culturel peuvent être des freins à l'intégration et au bien-être des femmes immigrantes. C'est pourquoi l'association Femmes d'ici et d'ailleurs, située à Brossard, s'est donné pour mission de lutter contre l'isolement de toutes les femmes.
Les piliers de l'association Femmes d’ici et d’ailleurs, Zainab Akkaou et Josée Chatelle, ont choisi de se dévouer à la cause des femmes en apportant écoute, soutien et accompagnement quotidien à toutes celles qui en font la demande.
«La confiance, c'est notre première mission, indique la directrice et fondatrice Zainab Akkaou. On fonctionne beaucoup avec le bouche-à-oreille et on aide toutes les femmes qui en expriment le besoin, sans considération de couleur, de nationalité ou de religion. On fonctionne sept jours sur sept, on travaille toutes ensemble et chacune a sa place parmi nous.»
«Aider une femme, c'est aider une famille, ajoute Josée Chatelle, directrice adjointe. Cette cause me tient à cœur. Et depuis un an, avec l'arrivée des familles syriennes, nous avons beaucoup à faire. Nous amenons ces femmes à partager leur vécu et nous les accompagnons dans cette nouvelle vie. Nous voulons tisser un réseau d'entraide.»
En rattachant toutes ces femmes à un groupe, l'association veut ainsi leur éviter l’exclusion sociale et leur permettre de dépasser les malentendus culturels. C'est pourquoi les réfugiés syriens sont actuellement au centre de ses attentions.
«On aide ces familles syriennes du mieux qu'on peut, souligne la Dre Samia Namen, qui exerce à la clinique Lapinière de Brossard et qui œuvre également pour Femmes d’ici et d’ailleurs. Le fait de parler leur langue les rassure. On établit un lien de confiance qui permet de les accompagner ou de les rediriger vers les ressources adaptées.»
«Beaucoup de ces familles ont vécu des choses atroces et peuvent avoir des traumatismes, poursuit-elle. Ils ont souvent du mal à en parler, surtout les enfants… Il s'agit de leur permettre de s'exprimer et d'extérioriser leurs peurs.»
«Nous ne remplaçons pas les organismes qui existent déjà, assure Zainab Akkaou, résidant sur la Rive-Sud depuis 40 ans et œuvrant dans le monde communautaire depuis une dizaine d'années. Nous sommes complémentaires. Plus il y aura de monde pour s'entraider, mieux les choses iront. Nous voulons simplement œuvrer à une société meilleure. Et toutes les associations doivent s'entraider pour parvenir à cela.»
Une équipe dévouée
La directrice Zainab Akkaou et son adjointe Josée Chatelle ne sont évidemment pas seules à porter la mission de l’organisme sur leurs épaules.
Chez Femmes d'ici et d'ailleurs, il y a Thérèse qui offre des cours de francisation; Naseh, des rencontres thématiques sur la confiance en soi; Djamila, des ateliers de communication mères/filles; Lila et Mayssa, de l’accompagnement spécifique pour les réfugiés; et Dre Samia, qui conseille les familles dans le besoin. Et tandis que la directrice anime des groupes de parole et se rend disponible pour ses membres, son adjointe s'occupe de la coordination de tous les évènements.
Près d'une centaine de femmes participent ainsi aux activités données chaque semaine par les onze bénévoles qui forment le comité administratif de l'organisme.
Les participantes, qui sont issues d'une vingtaine de pays différents, bénéficient de services proposés en français, en anglais, en espagnol ou en arabe. En outre, une ligne d'écoute confidentielle est à la disposition de celles qui souhaitent se confier sur leurs difficultés personnelles. Un suivi et une redirection vers des services spécialisés peuvent être proposés.
Les membres de l'association organisent aussi de nombreuses sorties qui permettent à ces familles de découvrir leur milieu, les attraits de la région et les spécialités de la province.
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