Brossard : « L’itinérance demeure marginale » - Doreen Assaad

Doreen Assaad (Photo : Le Courrier du Sud – Ali Dostie)
Selon la mairesse Doreen Assaad, l’itinérance est «marginale» à Brossard et relève de «cas isolés», ce qui n’empêche pas la Ville d’être vigilante. Mme Assaad reconnait aussi les besoins en matière de logements abordables; des projets «difficile à lever». Le modèle Unitaînés demeure d’ailleurs dans la mire de l’administration.
«Ce qui est arrivé récemment est troublant, personne ne souhaite voir ça dans sa ville», avance Mme Assaad.
Rappelons qu’une femme en situation d’itinérance a été happée par un automobiliste sur la rue Allard, le 27 mai. Il s’agirait d’un acte délibéré du conducteur, Luigi Fragomele, qui fait actuellement face à plusieurs chefs d’accusation, dont agression armée, voies de fait causant des lésions, conduite dangereuse et délit de fuite.
Étant donné l’enquête en cours, la mairesse s’est gardée de tout commentaire sur les circonstances de l’événement, mais s’est dite «profondément bouleversée» par cette agression. Ses pensées vont à la victime, à qui elle offre soutien et solidarité.
Pas de crise
Mme Assaad soutient que les quelques cas isolés de personnes en situation d’itinérance sur le territoire de Brossard sont souvent connus des services de la Ville ou du Service de police de l’agglomération de Longueuil (SPAL).
«Quand on parle de campement ici, il s’agit généralement d’une seule personne qui s’installe temporairement dans un coin discret — on n’a pas observé de regroupements», explique-t-elle.
Elle qualifie le phénomène de «limité», mais affirme que la vigilance demeure. «On suit la situation de près et on agit quand c’est nécessaire, souligne-t-elle. Notre priorité, c’est de préserver la quiétude de nos quartiers, tout en s’assurant que les bonnes ressources soient mobilisées au bon endroit, notamment à l’échelle de l’agglomération.»
Un lien constant est maintenu entre les services sociaux et policiers. Le programme RESO du SPAL œuvre particulièrement au repérage et soutien des personnes en situation d’itinérance, tandis que l’évaluation des besoins, la bonification des ressources et le soutien aux organismes s’opèrent à l’agglomération.
Besoins en logements vs prix des terrains
La mairesse est catégorique sur les besoins de Brossard en matière de logements abordables. Un constat qu’avait aussi relevé Sylvie St-Amant, coordonnatrice du Centre de femmes Com’Femme et membre active de la Table de concertation de Brossard, qui considère comme «immense» le manque de logements sociaux.
«Mais à Brossard, c’est particulièrement difficile de faire lever ce genre de projet à cause du prix très élevé des terrains, signifie Doreen Assaad. Cela dit, on garde espoir de trouver, avec nos partenaires, un modèle ou un montage financier qui colle mieux à notre réalité.»
La Ville voit d’ailleurs dans Mission Unitaînés un modèle intéressant. Mission Unitaînés œuvre à la construction de logements abordables pour personnes âgées à faible revenu. Des projets, tous du même modèle, sont en branle dans plusieurs villes du Québec
Rappelons qu’en décembre la Ville de Brossard s’est vue annuler son offre d’achat d’un terrain du boul. Grande-Allée où elle espérait accueillir un projet Unitaînés.
La Ville est toujours à la recherche d’un terrain pour ce projet. «On continue d’explorer d’autres options, indique-t-elle. On croit beaucoup au concept Unitaînés, parce que ça répond à un vrai besoin chez nos aînés autonomes.»
Elle mentionne toutefois que le financement de la phase 2 du programme n’étant pas confirmé par Québec, la tâche de la Ville n’est pas simple. «Mais on ne lâche pas. C’est un projet porteur pour Brossard», estime la mairesse.