Brossard : surplus de plus de 14 M$

La dette à long terme a diminué de 11,47 M$. (Photo : Le Courrier du Sud – archives)
La Ville de Brossard a enregistré un excédent de 14,08 M$, selon les états financiers 2014, adoptés le 10 juin. La séance du conseil a été teintée par les discussions sur la façon dont devraient être employés ces surplus.
Des revenus supplémentaires de 10,76 M$ sont attribuables aux droits de mutation, alors que la Ville a observé plus de transactions immobilières que prévu.
Des subventions, dont celle du programme de transfert pour les infrastructures d’eau et collectives du Québec (TECQ), ont aussi participé à cette hausse.
En contrepartie, une économie de 6,24 M$ a été réalisée au chapitre des dépenses, entre autres grâce aux provisions pour éventualités non utilisées «en raison d’une gestion rigoureuse découlant de la replanification de certaines activités», soutient la Ville.
Selon les états financiers, la dette à long terme a diminué de 11,47 M$. «Cette baisse est attribuable à une gestion stricte de la dette, liée à la hausse des taux d’intérêt et à l’utilisation des réserves et excédents pour financer certains projets d’investissements», expose-t-on.
Le ratio d’endettement total net à long terme sur la richesse foncière uniformisée se chiffre à 1,20 par 100 $ d’évaluation; la moyenne provinciale est de 1,78.
Lors de la séance, la mairesse Doreen Assaad a détaillé les six objectifs auxquels seront dédiés 10,98 M$ provenant de l'excédent non affecté. Il s’agit de la gestion des risques opérationnels; de la stabilisation des revenus; de l’analyse avant–projets d’investissement; de la résilience climatique et d’aménagement bord de l’eau; de la gestion de dettes et projets d’investissement; ainsi que des fonds réservés aux dépenses liées à l’élection de novembre.
«Nous avons réussi à garder un budget équilibré tout en investissant là où ça compte pour les gens. Les documents que nous déposons aujourd’hui montrent que nous gérons l’argent public de façon responsable et que nous sommes à l’écoute des besoins des citoyens», a soutenu Doreen Assaad.
«Grâce à cette rigueur, Brossard se classe parmi les meilleures villes comparables au Québec sur le plan financier», a-t-elle aussi signifié.
Débats
Les deux conseillers indépendants Claudio Benedetti et Xixi Li se sont opposés au rapport financier, particulièrement en raison de la répartition des surplus.
«Les surplus non affectés, vous avez décidé de les dépenser dans un paquet de points lorsque vous auriez pu les mettre pour la bibliothèque. J’ai été totalement mis à l’écart, je ne connais pas la distinction entre telle et telle affaire, a indiqué Claudio Benedetti. Je me dois de voter contre puisque je ne suis pas partie prenante.»
Lors de l’adoption d’un règlement concernant des travaux de 6,6 M$ à la bibliothèque Georgette-Lepage et impliquant un emprunt, il a questionné le mode de financement. À ses yeux, il aurait été plus judicieux de recourir aux surplus pour cette dépense.
«Nous l’avons cet argent-là, pourquoi aller chercher un prêt, faire bénéficier une entreprise prêteuse? Nous demandons aux citoyens de repayer», a-t-il lancé.
«On devrait trouver un moyen d’utiliser notre surplus. Nous avons beaucoup de surplus accumulés depuis trois ans», a ajouté Xixi Li.
Les élus de l’opposition ont à quelques reprises pointé du doigt la «taxe spéciale» qui découle de règlements.
Le conseiller Daniel Lucier, qui préside le comité des finances, a fait valoir que cette façon de faire permet aux citoyens de donner leur avis sur le projet. «On étale la dépense sur une période d’utilisation, comme ç’a été fait lors de construction de la bibliothèque», a-t-il aussi souligné.
La conseillère municipale Sophie Allard a rappelé que «taxe spéciale» est une expression couramment utilisée dans l’administration municipale, pour tout règlement adopté.
«C’est comme ça qu’on gère un budget dans une ville, a soulevé Mme Allard. Vous l’utilisez pour faire peur aux gens, pour qu’ils pensent que va faire monter leur compte de taxes. Mais ce sont toujours des taxes spéciales.»
Son collègue Patrick Langlois a souligné que les placements que fait la Ville apportent des bénéfices qui contrebalancent les intérêts à débourser sur les emprunts.