Justice
Faits divers

Carole Thomas écope d'une peine de 15 mois dans la collectivité

le vendredi 28 octobre 2016
Modifié à 0 h 00 min le 28 octobre 2016

Carole Thomas, cette femme qui a inventé une histoire de viol dans la foulée du meurtre de Jenique Dalcourt, purgera 15 mois dans la collectivité.

Thomas passera les 8 prochains mois en assignation à domicile 24 heures sur 24, sauf pour quelques exceptions comme le travail. Elle devra ensuite respecter un couvre-feu pour les 7 mois suivants.

Rappelons que Thomas avait porté plainte à la police le 21 octobre 2014 parce qu'elle affirmait avoir été violée la veille, à sa sortie de l'Institut de théologie pour la francophonie, sur la rue du Parc-Industriel. Le soir même, la jeune Jenique Dalcourt était assassinée sur une piste cyclable à quelques centaines de mètres de là.

Mécontente de l'avancement de l'enquête, Thomas a contacté les médias en février 2015. Elle a alors vertement critiqué le travail des policiers, nommant plusieurs enquêteurs et leur lançant des insultes.

À partir de ce moment, son histoire a été irrémédiablement liée à celle de Jenique Dalcourt. Selon la Couronne, Thomas aurait même affirmé au père de Jenique que les deux événements pourraient être liés au même suspect.

Insécurité et préjugés contre les victimes

Lors de l'imposition de la sentence, la juge Ann-Mary Beauchemin a souligné le caractère répréhensible des crimes de Carole Thomas.

«Ses sorties publiques ont contribué à alimenter un sentiment d'insécurité dans la population. (...) Le recours aux médias, surtout dans le contexte actuel, pourrait alimenter les préjugés de certaines personnes à l'égard des victimes d'agressions sexuelles.»

La juge a également rappelé que les allégations de Carole Thomas ont mobilisé d'importantes ressources non seulement au Service de police de l'Agglomération de Longueuil, mais également au sein de la Ville et du ministère de la Sécurité publique.

«Ces allégations ont peut-être nui à l'enquête sur le meurtre de Jenique Dalcourt», a-t-elle lancé.

Elle évite la prison

La juge Ann-Mary Beauchemin a laissé entendre que Carole Thomas aurait bien pu se retrouver derrière les barreaux si la sentence avait été laissée à son entière discrétion.

«Cette peine peut sembler clémente pour certaines personnes. On pourrait penser que la prison ferme serait appropriée dans de telles circonstances», a-t-elle souligné.

La juge Beauchemin a toutefois modifié la suggestion commune de 15 mois dans la collectivité. Les avocats avaient suggéré que Thomas soit assignée à domicile pendant 5 mois, qu'elle ait un couvre-feu pendant 5 mois et qu'elle n'ait aucune condition pendant les 5 derniers mois.

«Une ordonnance de sursis est généralement assortie de conditions punitives, a indiqué la magistrate. L'assignation à domicile devrait être la règle et non l'exception.»

Soulignons que Carole Thomas purgera sa peine à l'extérieur du Québec puisqu'elle est retournée au Nouveau-Brunswick, dans la région de Tracadie, d'où elle est originaire.

Personnalité limite, anxiété et dépression

Carole Thomas a été vue par un psychiatre de l'institut Pinel depuis le début de cette affaire. Son rapport, cité par la juge Beauchemin, laisse voir que l'accusée présente des problèmes psychologiques, notamment des traits de personnalité limite.

Thomas a aussi reçu un diagnostic de symptômes anxieux et dépressifs. Elle prend maintenant des médicaments pour ces problèmes.

«Bien que le diagnostic soit arrivé plus tard, on peut imaginer que ces troubles étaient présents au moment des faits et ont peut-être contribué au passage à l'acte», a indiqué la juge.

Rappelons que Mme Thomas était visée par une poursuite civile de la part d'un des policiers visés par ses critiques publiques. Cette poursuite a été retirée au début du mois lorsqu'elle a présenté des excuses publiques.

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