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Cartier, toujours Cartier

le dimanche 15 novembre 2015
Modifié à 0 h 00 min le 15 novembre 2015

Je l’ai souvent répété: plus on fait connaître un artiste de notre patrimoine québécois, plus on entend parler de ses créations. Jean Cartier ne fait pas exception à cette règle, cette maxime se justifiant par le nombre de pièces qui refont surface même après plus de 50 ans d’existence.

Bien que je n’aie pas eu l’occasion d’examiner un seul des bijoux produits par ce céramiste réputé dans la collection que conservent encore aujourd’hui les membres de sa famille, cette troisième création artistique de Cartier refait surface, même après des années, dans le fond d’un coffre à bijoux d’une artiste bien connue de la région.


C’est en partie dû au fait que j’ai présenté deux bijoux de Jean Cartier dans des chroniques passées, soit en décembre 2007 et plus récemment, en mars 2015.

Il y a huit ans, un bijou semblable à celui de la chronique de cette semaine refit surface en trouvant preneur à près de 125$ lors d’un encan d’œuvres d’art chez l’encanteur très connu de Montréal, Iégor de St-Hippolyte.

Hausse de la valeur

En mars dernier, prenant pour acquis que la demande ne serait pas si forte pour le deuxième bijou à m’être présenté, j’ai alors cru qu’un tel bijou pouvait très bien se détailler à un peu plus de 150$ sur le marché.

C’était probablement une erreur. Celui que je vous présente cette semaine fut acquis à un montant de 300$ lors d’une vente de gré à gré, passant des mains d’une artiste johannaise à ceux d’un collectionneur des œuvres de Jean Cartier.

Il y a donc eu une très belle augmentation de la valeur marchande des bijoux de M. Cartier, et ce, en un laps de temps aussi court qu’une dizaine d’années. Un investissement du simple à presque au triple en dix ans. Peu d’actions de compagnies atteignent ce rendement. C’est aussi à ça que sert la curiosité des collectionneurs de notre patrimoine québécois.

En rapportant cet état de fait, je me fais des ennemis. Comment les collectionneurs de l’œuvre de Jean Cartier peuvent-ils dorénavant faire un profit élevé si la population connaît maintenant la cote de ce grand artiste johannais disparu il y a maintenant près de 20 ans? 

Et comme je le prévois pour l’an prochain, l’Association des collectionneurs de céramique du Québec ne se gênera certainement pas pour souligner ce triste anniversaire avec une réunion spéciale des membres ayant pour thème l’œuvre et la vie de ce grand céramiste.

Pièce recherchée

Ce merveilleux bijou, malgré sa chaîne très lourde (en fait, il s’agit là de la principale raison de la vente par sa propriétaire), demeure une pièce de création très recherchée par les amateurs de cette production québécoise du troisième quart du vingtième siècle. Le montant de 300$ payé par le collectionneur n’est certes pas exagéré, étant donné la rareté de l’objet.

Jean Cartier n’a certainement pas produit plus de 300 de ces objets, certains ayant déjà pris le chemin du dépotoir, notamment parce qu’une fois échappée au sol, une telle pièce se brise facilement. Et M. Cartier n’est plus là pour s’offrir afin de réparer un bris sur ses bijoux!

Dorénavant, lorsqu’un rabatteur trouvera une pièce de céramique, si petite soit-elle, portant la signature de Cartier, il aura intérêt à la ramasser. Les amateurs sont nombreux et connaissent désormais la valeur marchande de l’objet.

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