Catherine Fournier et Stéphane Boyer organiseront un sommet panquébécois sur l'habitation

Les candidats à la mairie de Laval et Longueuil Stéphane Boyer et Catherine Fournier (Photo : Le Courrier du Sud - Denis Germain)
S'ils sont élus le 7 novembre prochain, les candidats à la mairie de Laval et Longueuil Stéphane Boyer et Catherine Fournier s'engagent conjointement à organiser, dès la première année de leur mandat, un important sommet panquébécois sur l'habitation et le logement. Ils en ont fait l'annonce ce mercredi, à Longueuil.
Ce sommet réunirait l'ensemble des municipalités de la province, les différents palliers de gouvernement ainsi que des représentants du milieu académique, de la société civile et du secteur privé, afin de proposer des solutions innovantes pour combattre la crise du logement et la surchauffe immobilière.
«L'enjeu de l’habitation est fondamental pour la population, a soutenu le candidat à la mairie pour le Mouvement lavallois Stéphane Boyer. Après tout, qu’on soit locataire ou propriétaire, le loyer et l’hypothèque constituent bien souvent la dépense la plus importante des ménages. C’est une des questions centrales de cette élection.»
«Des familles de la classe moyenne, avec deux bons salaires, peinent actuellement à se trouver un logement adéquat, en raison des loyers élevés et du manque de diversité dans les appartements disponibiles, a ajouté la candidate à la mairie de la Coalition Longueui Catherine Fournier, en entrevue au Courrier du Sud. Les nouveaux acheteurs, eux, doivent faire des choix difficiles et parfois risqués pour pouvoir accéder à la propriété», a-t-elle déploré.
Solutions innovantes
Le sommet que les deux candidats proposent serait ainsi l'occasion pour l'ensemble des partenaires impliqués d'analyser différentes pistes de solution, en s'inspirant notamment des meilleures pratiques de partout à travers le monde.
Parmi celles-ci, Catherine Fournier a entre autres noté l'achat d'une partie du parc immobilier local par la Ville pour en faire du logement social.
«On a aussi quelque chose d'unique au Québec, soit les fiducies d'utlité sociale, a-t-elle poursuivi. Elles pourraient permettre d'acheter des propriétés à un prix moindre que sur le marché privé, puis de les revendre et de réinvestir une partie des profits pour créer de nouveaux logements.»
«Si Stéphane et moi sommes élus le 7 novembre, c'est près d'un million de personnes que nous représenterons. Ça va permettre de créer un levier d'entraînement.»
– Catherine Fournier, candidate à la mairie de Longueuil
«Plusieurs enjeux devront être traités lors de ce sommet, dont la rareté des terrains et la spéculation, la pénurie de main-d’oeuvre dans l’industrie de la construction, le déséquilibre entre l’offre et la demande, la complexification des règlements municipaux, les taux d’intérêt, la fiscalité et les investisseurs étrangers, pour ne nommer que ceux-là», a précisé Stéphane Boyer.
«Et l'éléphant dans la pièce sera évidemment le pouvoir limité des municipalités dans le dossier, a ajouté Catherine Fournier. Les intervenants devront se pencher sur la façon de donner plus de flexibilité pour que les villes puissent agir, elles qui sont le palier de gouvernement de proximité.»
Enjeu provincial
Bien que la crise du logement et la surchauffe immobilière touche particulièrement la région métropolitaine, Stéphane Boyer et Catherine Fournier ont rappellé qu'ils concernent l'ensemble des municipalités de la province.
«Nous ne devons pas attendre de devenir les prochains Vancouver ou Toronto, a lancé Catherine Fournier. On a justement la chance de voir ce qui se passe ailleurs et de poser des gestes pour éviter que ça se passe chez nous. Mais c’est maintenant que nous devons agir.»
Volonté politique
Les deux candidats à la mairie se sont entendus pour dire que le dossier de l'habitation est prioritaire pour leur ville respective.
«C'est l'enjeu politique dont il faut s'occuper dès la première heure, a affirmé Catherine Fournier. On le voit lors de notre porte-à-porte : c'est le sujet numéro un qui préoccupe les citoyens.»
Selon cette dernière, il y a également une volonté politique d'agir en ce moment.
«Le sujet a beaucoup fait partie de la campagne fédérale, et même le gouvernement Legault a convenu que c'était une priorité. Avec les élections provinciales qui s'en viennent l'année prochaine, il y aura un momentum politique dont il faudra profiter, a-t-elle avancé. Et une fois que la concertation sera amorcée, ce sera plus facile de continuer. Parce que ce n'est pas une seule entité qui a la solution; on doit travailler ensemble.»
Réaction de Longueuil Citoyen
Longueuil Citoyen et son candidat à la mairie Jean-Marc Léveillé ont rapidement réagi à l'annonce conjointe de M. Boyer et Mme Fournier.
«La contrepartie de la fiducie d'utilité sociale, c'est que le privé ne peut pas participer, a avancé M. Léveillé. Ça signifie que les projets doivent être entièrement subventionnés. Le public et les fiduciaires assumeraient seuls tous les risques et les coûts pour les contribuables seront encore plus élevés par projet.»
«À Longueuil, on a déjà un Office municipal d'habitation, a-t-il ajouté. Pour aider l'accès à la propriété, pourquoi ne pas le faire avec notre Office? Nous devrions d'abord bien utiliser les leviers que nous avons déjà, sans chercher d'excuses au manque de volonté politique des dernières années.»