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VIDÉO - Catherine Fournier fait entendre les besoins de Longueuil en matière de logement

le lundi 22 novembre 2021
Modifié à 16 h 12 min le 22 novembre 2021
Par Ali Dostie

adostie@gravitemedia.com

La ministre Andrée Laforest et la mairesse de Longueuil Catherine Fournier (Photo: Le Courrier du Sud- Ali Dostie)

Les enjeux en matière de logement auront été au cœur des premiers échanges entre la ministre des Affaires municipales et de l’Habitation Andrée Laforest et la mairesse de Longueuil Catherine Fournier. Inquiète de la crise du logement et de la surchauffe immobilière, cette dernière espère que Longueuil se verra accorder «à court terme» le droit de préemption.

 

 

Dans le cadre d’une tournée des grandes villes du Québec, la ministre Laforest a rencontré la nouvelle mairesse le 22 novembre.

«Les terrains sont extrêmement rares, très stratégiques, a exprimé Mme Fournier, lors d’une mêlée de presse précédant la rencontre entre les deux politiciennes. D’avoir ce pouvoir [le droit de préemption] faciliterait le travail avec les partenaires, les développeurs communautaires, pour identifier les bons terrains et les bons immeubles pour les logements abordables.»

Le droit de préemption, que détient Montréal, permet à la municipalité d’être le premier acquéreur d’un immeuble ou terrain.

Mme Fournier a rappelé avoir déposé à cet effet une motion, en février 2020, en tant que députée de Marie-Victorin; une motion que Mme Laforest avait appuyée.

«On va en discuter, a soutenu la ministre ce lundi, dans le hall de l’hôtel de ville. Je sais que Montréal, c’est quand même particulier comme situation. Des terrains, il y en a beaucoup moins. Ce sera discuté tantôt, pour regarder c’est quoi la demande exacte et voir comment on va travailler.»

Catherine Fournier a aussi réitéré son intention d’organiser au printemps un sommet panquébécois sur l’habitation. Une proposition qu’elle a lancée conjointement avec Stéphane Boyer, maintenant maire de Laval, en campagne électorale.

«La plus grande préoccupation des gens de Longueuil, c’est la crise du logement, mais aussi la surchauffe immobilière qui freine l’accès à la propriété, surtout chez les jeunes. On doit trouver des solutions, sortir du cadre pour réfléchir à des pistes innovantes, en partenariat avec le gouvernement du Québec.»

Mme Laforest s’est montrée enthousiaste à l’idée de participer à une telle rencontre, tout en rappelant l’existence des Forums Habitation Québec, un «moment idéal pour entendre les partenaires».

Annonce à venir

Les besoins en matière de logements sociaux et abordables à Longueuil sont bien connus. Pas moins de 2 000 ménages sont sur une liste d’attente.

Actuellement, sept projets de constructions de logements sociaux – l’équivalent de 337 unités – sont en cours à Longueuil.

«On ne part pas de zéro, a insisté Mme Laforest. À chaque budget, on investit en habitation, on revoit le programme AccèsLogis, et on aura sans doute un nouveau programme…», a-t-elle laissé entendre.

«Il y a la mise à jour économique qui s’en vient, a-t-elle ajouté. Il y aura de bonnes annonces pour partout au Québec.»

La mairesse de Longueuil n’a pas voulu se prononcer sur le nombre de logements sociaux et abordables qui devraient être construits au cours des prochaines années.

«Le plus possible», a-t-elle plutôt répondu, affirmant avoir bien hâte d’en savoir plus sur la mise à jour économique.

Outil à faire connaître

La ministre Laforest veut davantage faire connaître aux nouveaux élus le projet de loi 49, récemment adopté, dont un article permet aux municipalités d’accélérer la construction de logements sociaux et abordables.

«Les municipalités pourront offrir aux promoteurs un crédit de taxes, par exemple, une subvention quelconque, offrir un terrain… C’est une possibilité que les municipalités ont, selon les décisions du conseil municipal», a-t-elle détaillé.

Mme Fournier souhaitait aussi profiter de la présence de Mme Laforest pour aborder la question des déversements d’eaux usées, pour lesquels «malheureusement, Longueuil fait piètre figure. Nous avons des besoins importants pour la réfection de nos infrastructures. C’est certain que nous aurons besoin de la collaboration du gouvernement du Québec.»

 

Rémunération des élus

Il se peut bien que quelques minutes de la rencontre aient été consacré à la rémunération des élus municipaux.

Alors que la rémunération avoisinant les 250 000$ de sa prédécesseur Sylvie Parent a suscité de nombreuses critiques, Catherine Fournier a annoncé plus tôt vouloir réduire son salaire de 65 000$, pour une rémunération de 185 000$. 

«Je crois que c’est plus proportionnel de cette façon, étant donné que le premier ministre gagne autour de 200 000$, que la mairesse de Montréal gagne environ 195 000$. Je suis plus à l’aise ainsi», a-t-elle jugé, croyant nécessaire de réfléchir sur l’enjeu de la rémunération des élus, tant au palier municipal qu’au provincial et au fédéral.

«C’est important de ne pas dévaloriser la fonction d’élu, nuance-t-elle. Il faut juger [la rémunération] de façon juste. C’est trop facile de tomber dans une spirale que je juge un peu populiste.» 

Selon la ministre Laforest, il faut un «travail sérieux» sur la rémunération des élus. Elle a d’ailleurs demandé analyse et rapport à l’Union des municipalités du Québec et la Fédération québécoise des municipalités sur cette question «délicate». «On va réévaluer la situation par la suite», a-t-elle signifié, insistant sur la nécessité d’une formation uniforme des élus dans l’ensemble de la province.