Catherine Fournier gagnera 185 000$

Catherine Fournier, à l’assemblée du conseil du 23 novembre (Photo : Le Courrier du Sud ‒ Denis Germain)
Comme elle l’avait annoncé, la mairesse de Longueuil Catherine Fournier réduira son salaire de 65 000$, pour une rémunération globale de 185 000$. Un avis de motion a été adopté en ce sens lors de la première séance du conseil de son administration, le 23 novembre. Le règlement sera adopté lors d’une prochaine assemblée.
La modification du Règlement concernant la rémunération des employés diminue la rémunération de base de la mairesse, afin de tenir compte des autres allocations qu’elle reçoit dans le cadre de ses fonctions. La nouvelle rémunération prendra effet rétroactivement le 22 janvier.
Cette diminution de salaire provient de la somme que lui verse la Ville, et non des montants qu’elle recevra d’autres instances, telle l’Agglomération de Longueuil. Ces 65 000$ seront donc voués à d’autres fins dans le prochain budget.
Rappelons que la rémunération de la mairesse Sylvie Parent, qui avoisinait les 250 000$ en sa dernière année de mandat, était devenue une question épineuse.
Devant le tollé suscité par sa rémunération, qui dépassait celle du premier ministre François Legault et de la mairesse de Montréal Valérie Plante, Mme Parent avait proposé au début 2020 de diminuer de 40 000$ le salaire que lui verse la Ville, ce qui avait été bloqué par l’opposition, qui jugeait cette baisse insuffisante.
«Je partage l’avis de la population à l'effet qu’il est inconcevable que ce salaire soit supérieur à celui du premier ministre du Québec et à celui de la mairesse de Montréal», a fait valoir Mme Fournier, qui voit dans ce geste un «premier pas pour rétablir et accroître la confiance des citoyens envers leurs institutions démocratiques municipales».
Au cours de la séance du conseil, Mme Fournier est d’ailleurs revenue sur l’importance, à ses yeux, de rétablir ce lien de confiance entre les citoyens et la Ville, lien qui aurait été affaibli notamment par les tensions vécues au sein du précédent conseil.
Malgré la baisse de salaire qu’elle s’est octroyée, Catherine Fournier estime qu’il «faut faire attention à ne pas dévaloriser les fonctions électives dans le sillage de cette décision».
«Je réitère que le Québec serait mûr pour un véritable dialogue au sujet de la rémunération des élus de tous les paliers gouvernementaux et de leur proportionnalité», exprime-t-elle.
Le salaire «purement symbolique» que gagnent des maires de petits municipalités, malgré le travail qu’ils accomplissent, ainsi que les différences de rémunération entre les élus des différents paliers de gouvernement devraient être au cœur de ces réflexions, croit Mme Fournier.
«Un député de la Chambre des communes gagne à peu près le double d’un député de l’Assemblée nationale, les salaires fédéraux de base avoisinant celui du premier ministre du Québec, illustre-t-elle. Manifestement, il y a un ménage à faire dans tout ça.»