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Ce contact précieux entre une enseignante et ses élèves

le vendredi 10 avril 2020
Modifié à 8 h 53 min le 09 avril 2020
Par Ali Dostie

adostie@gravitemedia.com

Enseignante à l’École internationale du Vieux-Longueuil, Catherine Maynard a rapidement pris contact avec ses élèves de première année après la fermeture des écoles. Mme Maynard a d’abord communiqué par courriel, pour prendre des nouvelles, suggérer des activités et des leçons hebdomadaires. Il y a deux semaines, elle a appelé tous ses élèves. Elle comptait aussi tenter l’expérience par vidéo. «Plusieurs me demandaient quand va recommencer l’école. Je leur disais que c’est M. Legault, qu’ils connaissaient, qui allait nous le dire», relate-t-elle. Ces petites attentions ont créé tout un effet chez Lucas, l’un de ses élèves. «C’était un moment magique, exprime Stéphane Meikle pour résumer la réaction de son fils Lucas. Quand on reçoit un courriel, il veut le lire lui-même.» L’engagement de Mme Maynard à l’égard des élèves relève selon lui d’une dévotion. «Elle est là pour encourager les enfants.» Les Smarties [caption id="attachment_88545" align="alignright" width="302"] L'enseignante Catherine Maynard[/caption] Dans les premiers jours suivant la fermeture des écoles, quelques parents ont écrit à Mme Maynard, curieux de savoir pourquoi leur enfant parlait de Smarties qu’il n’avait pas eu le temps de savourer en classe. L’enseignante a donc transmis aux parents les consignes d’une activité entamée, qui avait été amputée de son étape finale. «C’était une activité de mathématiques. Ils devaient par exemple regrouper les Smarties en groupe de dix. Tous avaient respecté de ne pas en manger, explique-t-elle. Alors j’ai demandé aux parents d’acheter une boîte et si l’élève me faisait parvenir une photo, il avait la permission de les manger.» Lien fragile Catherine Maynard se réjouit de conserver ce lien avec ses élèves, mais ne se fait pas d’illusion, d’autant plus que le retour en classe est loin d’être assuré. «J’ai l’impression que la relation va s’effriter d’ici la fin de l’année. Chaque année, ça arrive. Une fois en deuxième année, les élèves ne viennent plus toujours nous parler. Mais là, ç’a fini abruptement.»           Des ressources éducatives à la tonne La Commission scolaire Marie-Victorin (CSMV) a mis à la disposition des parents et élèves un microsite de ressources éducatives (disponible à partir du site de la CSMV), qui renferme des activités pédagogiques facultatives. Cette offre s’ajoute à la trousse pédagogique et à la plateforme Web L’école ouverte (ecoleouverte.ca) créées par le ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur, pour les élèves de niveaux préscolaire, primaire et secondaire, de même que pour la formation générale aux adultes. Rappelons également qu’en vertu d’un partenariat avec le gouvernement, Télé-Québec proposera des rendez-vous à la télévision et sur le Web, accessibles via la plateforme enclassetelequebec.tv. Élèves en difficulté Les ressources de la CSMV sont actuellement mobilisées pour soutenir les élèves en difficultés. Des activités spécifiques seront développées prochainement, indiquait la CSMV au journal, au début du mois. Par ailleurs, les enseignants ont été appelés à garder contact avec l’ensemble de leurs élèves afin de maintenir ce lien, identifier les élèves en situation critique et offrir un filet de sécurité aux enfants qui ont vu leur quotidien chamboulé. Selon ce que rapporte la CSMV, les inquiétudes de parents qui lui sont adressées concernent principalement les notes de fin d’année, la crainte de redoublement ou encore la crainte que l’enfant ne puisse pas se reprendre.