Opinion
Tribune libre

Centre de tri régional: loin d’être une solution magique

le mardi 15 octobre 2019
Modifié à 12 h 51 min le 15 octobre 2019

L’idée avancée par l’Agglomération de Longueuil de construire un centre de tri régional ultraperformant en partenariat avec cinq MRC de la Rive-Sud est intéressante. Elle prend racine dans la crise du recyclage qui a amené les centres de tri à envoyer une facture toujours plus salée aux villes pour un service similaire. S’ajoute à cela les nombreux articles qui ont fait état de la piètre qualité des matières sortant des centres de tri, ce qui empêche leur recyclage au Québec. Avec raison, les citoyens s’attendent à mieux. Cela étant dit, ce projet dont le coût est estimé à 50 M$ est loin d’être une solution magique. La crise du recyclage ne pourra être réglée que par un changement profond de la façon dont la récupération est organisée. Prenons le dossier du verre comme exemple. Même les centres de tri les plus modernes de la province n’arrivent pas à produire une matière de qualité nécessaire pour être destinée à la refonte afin de produire de nouveaux contenants de verre. C’est l’option la plus bénéfique pour l’environnement et la plus rentable sur le plan économique. Le tri à la source permet d’éviter le centre de tri et d’acheminer le verre directement au conditionneur afin d’atteindre cet objectif. Les projets-pilotes de point de dépôt volontaire de verre démontrent que la population est prête pour trier ses déchets à la source. Pourquoi investir des millions en machinerie coûteuse dans ce cas alors que le résultat ne sera pas optimal? De plus, il faudra être vigilant afin d’éviter que ce projet ne se transforme en un autre éléphant blanc qui coûtera cher au contribuable. À cet effet, nous pouvons penser à l’ancien projet d’usine de biométhanisation de l’Agglomération de Longueuil, pour lequel des sommes importantes ont été dépensées en études de faisabilité et en études de rentabilité avant que l’idée ne soit finalement abandonnée pour privilégier l’usine de Varennes.

Loïc Blancquaert, conseiller municipal de Saint-Lambert